C'est à Benton, dans l'Etat de l'Illinois, que John Malkovich voit le jour. Nous sommes le 9 décembre 1953. Passionné de théâtre, le jeune homme réussit à concilier ses études à l'université et son envie dévorante de brûler les planches. Aussi crée-t-il sa propre compagnie, pour laquelle il met en scène des pièces qu'il interprète également. Ses études terminées, il rejoint en 1976 la célèbre troupe du Steppenwolf Theater. Six années durant, il va jouer, mettre en scène et créer les décors de plus de cinquante productions, dont le célèbre "Mort d'un commis voyageur". Malkovich travaille également avec Dustin Hoffman, effectue des tournées à New York, Londres et Los Angeles, et remporte entre autres récompenses le fameux Obie Award. Après deux apparitions à la télévision en 1981, il débute au cinéma en 1983 dans True West, et surtout dans Les saisons du cœur, pour lequel il est nominé aux Oscars pour le titre de Meilleur second rôle masculin. Il tournera ensuite avec Dustin Hoffman dans Mort d'un commis voyageur, sous la direction de Volker Schlöndorff, ainsi que dans La déchirure, et surtout dans Empire du soleil, de Steven Spielberg, qui lui offre son premier grand rôle. Outre La ménagerie de verre, de Paul Newman, qui le consacre auprès des cinéphiles en 1987, le grand public aura l'occasion de le découvrir véritablement dans Les liaisons dangereuses, où il interprète le vicelard vicomte de Valmont, aux côtés de Glenn Close. Depuis, John Malkovich, qui dispose d'une immense gamme d'expressions, passant de victime à bourreau sans l'ombre d'un artifice, tourne sans discontinuer, et dans des registres différents : Le roi des aulnes, où il est un géant qui kidnappe les enfants pour les livrer aux jeunesses hitlériennes, Portrait de femme, Mary Reilly dans le rôle du Dr. Jekyll… Jonglant entre cinéma d'auteur et grosses productions, on le retrouve aussi dans le thriller pyrotechnique Les ailes de l'enfer, où il tient le rôle - seyant à souhait - de Cyrus 'Le virus' Grissom. Comte de La Fère, alias Athos, l'un des trois mousquetaires, dans L'Homme au masque de fer, formidable baron de Charlus dans Le temps retrouvé de Raoul Ruiz, Charles VII précieux et traître dans le Jeanne d'Arc de Luc Besson, lui-même dans le délirant Dans la peau de John Malkovich, hommage mérité du cinéma à l'acteur le plus fascinant de son époque, son charisme, son immense popularité et son aura de monstre sacré en puissance le promettent à une suite de carrière digne des plus grands. Après avoir incarné le réalisateur F.W. Murnau dans L'ombre du vampire, John Malkovich a mis en boîte la comédie Knockaround Guys sous la direction de Brian Koppelman, mais a aussi participé à l'expérience de Mike Figgis, Hotel, sur le modèle de son film précédent où l'écran est partagé en quatre parties. Autres participations à des film de réalisateurs européens, il apparaît en mari bourgeois d'Arielle Dombasle dans Les âmes fortes de Raoul Ruiz, cette fois-ci inspiré par Jean Giono, et Je rentre à la maison, dans le rôle d'un réalisateur américain qui tente d'adapter le "Ulysse" de Joyce. Après un passage à la télé dans le corps boiteux de Talleyrand pour le "Napoléon" d'Yves Simoneau, John Malkovich présente aujourd'hui son premier film en tant que réalisateur, Dancer upstairs, avec un casting d'acteurs espagnols pour une brillante évocation des heures sombres d'une Amérique du Sud hantée par un terrorisme rappelant la révolution d'extrême-gauche, façon Sentier Lumineux. Après ceci, et comme John Malkovich n'a peur de rien, il devrait apparaître dans la comédie Johnny English aux côtés de Rowan Atkinson et Natalie Imbruglia...
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