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Réalisateur, Acteur, Scénariste

Biographie

   COSTA-GAVRAS


Costa-Gavras est né le 13 février 1933 à Athènes, de mère grecque et de père russe. Après avoir effectué une partie de ses études dans son pays natal, il s'établit en 1951 à Paris, et y commence des études de droit. Cinéphile assidu, il finit par abandonner l'université pour s'inscrire, en 1956, à l'Idhec. A sa sortie en 1959, il effectue un stage chez Yves Allégret, puis décroche le poste d'assistant-réalisateur qui l'amène à travailler sur Crésus, de Jean Giono et Tout l'or du monde, de René Clair. Il passe ensuite logiquement premier assistant sur Un singe en hiver, d'Henri Verneuil, Peau de banane, de Marcel Ophuls, La baie des anges, de Jacques Demy, ou encore Le jour et l'heure et Les félins, de René Clément. Son baptême du feu en tant que réalisateur à part entière, il l'exécute en 1965 avec Compartiment tueurs, adapté d'un roman de Sébastien Japrisot. Soutenu financièrement par les comédiens (Yves Montand et Simone Signoret en tête), le film est une réussite dans le genre polar noir et séduit public comme critique. Ce qui ne sera pas le cas d'Un homme de trop, d'après le romancier Jean-Pierre Chabrol, un drame situé en 1943, au cœur de la Résistance. Il faudra attendre son troisième film pour voir s'affirmer le style Costa-Gavras : militant, coup de poing et profondément humaniste. C'est ainsi qu'en1969, Z amorce une série de pamphlets politiques : inspiré par l'assassinat du député grec Lambrakis, le scénario démonte implacablement la mécanique dictatoriale et son cortège d'injustices. Le film, considéré par beaucoup comme le plus achevé de son auteur, soulève l'enthousiasme et l'émotion dans le monde entier, du Festival de Cannes où il emporte le Prix du Jury jusqu'aux Etats-Unis (Oscar du Meilleur film étranger et du Meilleur montage), sans compter une vingtaine de grands prix internationaux. Suivra dans la même veine, L'aveu (1970), hallucinante descente aux enfers du communisme, portée par Yves Montand et par une mise en scène presque clinique. Etat de siège, moins connu que ses prédecesseurs, toujours avec Yves Montand, s'attaque cette fois à l'interventionnisme américain dans les pays d'Amérique Latine. Animé du même esprit de dénonciation, Section spéciale revient sur les lois d'exception appliquées par le gouvernement de Pétain suite au meurtre d'un officier allemand. Après une parenthèse mélodramatique accueillie froidement à sa sortie (Clair de femme, où Romy Schneider et Yves Montand unissent leur douleur le temps d'une nuit), Costas-Gavras revient au genre qui a fait sa renommée avec Missing, son premier film américain, inspiré par la disparition au Chili d'un jeune américain. Là encore, en retraçant l'enquête menée par Sissy Spacek et Jack Lemmon à l'heure du coup d'état de 1973, son style nerveux et quasi-documentaire fait mouche et lui vaut la Palme d'Or. Dès lors, le cinéaste va alterner films politiques et incursions dans la comédie, sans toujours retrouver l'inspiration de ses débuts : son Conseil de famille où siègent Johnny Hallyday et Fanny Ardant, reste un divertissement mineur, La main droite du diable, en dépit d'une Debra Winger irréprochable, tire sans finesse sur l'extrême-droite américaine, et, en 1993, La petite apocalypse sombre dans l'oubli. Par contre, trois ans plus tôt, Music box renouait avec le Costa-Gavras des meilleurs jours, en confrontant une avocate à son père, au passé supposément nazi. Le tandem Jessica Lange (nommée aux Oscar)/Armin Müller-Stahl est éblouissant, et le cinéaste mêlant habilement Histoire et suspens policier décroche l'Ours d'Or à Berlin. Le réalisateur se fera plus discret dans les années 90 : séjournant aux Etats-Unis et en France, Costa-Gavras met en scène l'opéra de Haydn "Il Mondo Della Luna" au Théâtre San Marco de Naples en 1994, et assure, durant cinq ans, la présidence de la Cinémathèque française. Mad city signe son retour sur le devant de la scène, en 1997, même si sa critique des médias et le duel Travolta/Hoffman manquent un peu de piquant. En s'attaquant une fois de plus au nazisme, mais cette fois en prise directe avec l'époque, et au travers d'une histoire vraie, Amen permettra-t-il au réalisateur de retrouver le succès public et critique d'antan ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite...

Filmographie

   COSTA-GAVRAS













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