Fille d'un prof de guitare et d'une infirmière, elle prend, dès l'enfance, des cours de théâtre. La première fois qu'on la repère au cinéma, c'est dans le film autobiographique de Jane Birkin, Boxes (2006) : elle y joue le rôle de la benjamine de la famille, autrement dit -de façon transparente- Lou Doillon. Comme la mère de celle-ci, elle pourrait d'ailleurs chanter "Di doo di doo daj, J'ai je ne sais quoi d'un garçon manqué", quand on pense à ses rôles de gamine qui n'ont pas froid aux yeux dans Les Enfants de Timpelbach, Tête de Turc ou, sur un registre plus grave, La Rafle.
En 2011, elle fait partie des 30 espoirs du cinéma français sélectionnés par l'Académie des César. Puis, c'est la consécration avec La Vie d'Adèle (2013) d'Abdel Kechiche. Son rôle, celui d'une adolescente qui s'éveille à l'amour et à la sexualité grâce à une autre jeune fille, elle l'a décroché au terme d'un très long casting. Et dans "La Vie d'Adèle", elle est l'adolescence, avec tout ce que cela suppose de gaucherie, d'ingratitude et de grâce. Les longues séquences dialoguéees, les larmes, les scènes de sexe très explicites : "La Vie d'Adèle" ne lui a pas fait peur. Comme sa partenaire à l'écran, Léa Seydoux, elle a accepté de tout donner à l'exigeant Kechiche. Il faut dire que le cinéaste n'a pas son pareil pour dénicher les comédiennes en herbe : il a découvert Hafsia Herzi dans "La Graine et le mulet" mais aussi Sara Forestier ("L' Esquive")... Pour ce rôle, elle reçoit 19 prix dont, le Trophée Chopard et la Palme d'Or de Cannes (partagée avec Léa Seydoux et Abdellatif Kechiche), ainsi que le prix du meilleur espoir féminin aux César 2014.
Bien évidemment, ce film marque un tournant dans sa carrière et les propositions fusent. En 2014, Adèle Exarchopoulos est en tête d'affiche du drame Qui Vive de Marianne Tardieu, aux côtés du très à la mode Reda Kateb.
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