Originalité : Ashley Judd tient son prénom de la ville où elle est née, Ashland, dans le Kentucky, le 19 avril 1968. Sa mère est la chanteuse country Naomi Judd, et la jeune fille, dont la sœur Winonna deviendra à son tour chanteuse, vit une enfance nomade, au gré des tournées familiales. Elle fréquente ainsi une quinzaine d'écoles en douze ans, puis revient à son Kentucky natal, auquel elle est très attachée, pour y poursuivre des études. Diplômée en français (elle parle excellement bien notre langue) à l'Université du Kentucky, Ashley profite de sa scolarité pour étudier l'art dramatique, notamment en suivant l'enseignement de la technique dite “Meisner”. Elle décroche son premier rôle professionnel dans la série "Sister", puis interprète la pièce "Busted", sous la direction de Timothy Hutton, avant de trouver un petit rôle dans le polar Kuffs, avec Christian Slater et Milla Jovovich. Se voyant attribuer un rôle important dans un premier temps, elle décline l'offre sous prétexte qu'elle doit se montrer dénudée et “que sa mère n'a pas trimé comme elle l'a fait pour ses filles et en arriver là”. Dont acte, Ashley incarnera une silhouette, la femme du marchand de peintures... Mais tout vient à point à qui sait attendre car un an plus tard, la jeune comédienne devient l'égérie du cinéma américain indépendant en tenant le rôle-titre de Ruby in paradise, superbe errance d'une jeune femme à la recherche d'un point de chute dans un Amérique refoulant encore et toujours ceux qui ne rentrent pas dans le moule. Sélectionné au Festival de Cannes en 1993, lauréat du Grand Prix au Festival de Sundance, le film de Victor Nunez remporte un succès international à la hauteur, évidemment, de ses ambitions commerciales, mais la carrière d'Ashley est lancée. Premier rendez-vous manqué : son rôle dans Tueurs-nés, d'Oliver Stone, est coupé au montage. Il sera heureusement réintégré à la version vidéo et DVD quelques années plus tard. Second rendez-vous manqué : son apparition de quelques minutes dans le rôle de la femme de Val Kilmer, dans Heat, ne lui permet pas de faire rebondir une carrière alors au ralenti. Fille de Harvey Keitel et de Stockard Channing dans Smoke, héroïne du très intimiste Darkly Noon, c'est finalement en abandonnant le cinéma indépendant et en se jetant à corps perdu dans le commercial hollywoodien qu'Ashley finit par se forger une réputation grandissante. On la voit d'abord en petit dans Le droit de tuer ?, puis elle tient la vedette du Collectionneur, resucée du Silence des agneaux qui lui permet de se placer en bonne position dans le créanau “valeur montante à Hollywood”, d'autant que son incarnation de Marylin Monroe dans le téléfilm "Norma Jean & Marilyn" (avec une citation à l'Emmy et un Golden Golbe à la clé) lui ouvre de nouvelles portes. Le reste ne se fait pas attendre : la voilà, changeant de perruque comme de peau pour échapper à la traque d'Ewan McGregor dans Voyeur, d'après le roman de Marc Behm (qui inspira Claude Miller et son Mortelle randonnée), puis victime d'une machination diabolique dans Double jeu, où elle est cette fois poursuivie par le flic Tommy Lee Jones. Du mélodrame passé à la trappe (Où le coeur nous mène, où elle prête main forte à Natalie Portman, mère célibataire) à la comédie romantique (Attraction animale, avec Hugh Jackman) jusqu'à l'inépuisable filon du thriller judiciaire (Crimes et pouvoir), Ashley Judd s'impose au sommet de la distribution, sans pour autant trouver de rôles véritablement marquants. Signe d'un changement ou accident de parcours, elle hérite du plus joli rôle, celui d'une épouse insatisfaite et dépressive, dans Les divins secrets, puis donne la réplique à Selma Hayek, alias Frida Khalo, sous la direction de Julie Taymor et, projet pour l'instant au point mort, pourrait revêtir la combinaison latex de Catwoman dans un film dédié à l'ex-ennemie de Batman.
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