Après un stage de clown, la jeune Aure Atika, née le 12 juillet 1970 Monte Estoril au Portugal, qui navigue alors dans les milieux parisiens à la mode, écume les castings et, parfois, décroche un rôle. Ainsi peut-on la voir, encore toute jeune fille, dans L'adolescente, de Jeanne Moreau. Peu encline aux études mais très débrouillarde et très branchée, elle traverse plusieurs cours de théâtre (Rue Blanche, Cours Florent...) et son physique avantageux lui permet finalement de postuler au rôle de pin-up sur Canal+ pour les petits spots de trente secondes diffusés quotidiennement. Elle décroche ensuite son premier grand rôle en 1991 avec Sam suffit, de Virgine Thévenet, l'itinéraire d'une adolescente qui aimerait bien réussir sa vie mais qui ne sait pas par où commencer. Le film n'est pas un grand succès et voit Aure replonger aussitôt dans l'anonymat. Pas pour longtemps, puisqu'on la retrouve bientôt en animatrice de choc sur Radio Nova, puis rédactrice d'une rubrique dans la revue du même nom et enfin présentatrice, sur Paris Première, de l'émission "Nova", toujours en jumelage avec la fréquence radio. Aure met ensuite sur pied un petit magazine francophone diffusé dans le monde entier, "Au hasard du courrier", écrit par le lectorat qui peut ainsi s'exprimer sur ce qui lui tient à cœur. Revenant par à-coups au cinéma, on la voit surtout dans des courts métrages (Toujours les filles..., Le ravin, Sur le fil, Homo automobilis) et dans des publicités (notamment pour les camembert Cœur de Lion). Le – très – grand public la découvre enfin dans La vérité si je mens !, où elle incarne Karine, la petite amie du tchatcheur Dov (Vincent Elbaz) et Vive la république ! lui permet de transformer l'essai grâce à son rôle de Sabine, la jeune RMIste de charme qui organise les réunions du parti dans son petit studio. Aure Atika enchaîne alors les rôles à bonne allure : mannequin le temps d'un numéro de "Playboy" rendant fou de jalousie Bruno Solo dans Grève party, bimbo de la bande à Bimboland, ou encore femme de ménage plantureuse à l'affiche d'Une vie de prince. En 1999, elle décroche le premier rôle féminin de Trafic d'influence, fliquette un poil hystérique, adepte des arts martiaux et des baffes en série. On la voit ensuite dans Sur un air d'autoroute à la recherche de l'oreille gauche de Sacha Bourdo. Reprenant du service dans La vérité si je mens ! 2, dans les bras de Dov incarné pour l’occasion par Gad Elmaleh, Aure Atika en surprend plus d'un en mère célibataire, incertaine et fragile, dans La faute à Voltaire sorti au même moment. C’est en veuve héritant d’un élevage de chevaux que la brunette aux yeux de velours poursuit son joli parcours au cinéma et tourne Mister V, long métrage d’Emilie Deleuze aux côtés de Mathieu Demy. Elle s’essaie ensuite aux films d’action avec Le convoyeur de Nicolas Boukhrief avant de se consacrer d’avantage aux films d’auteur. Elle part ainsi au Maroc, la terre de ses ancêtres, tourner Tenja de Hassan Legzouli, avant d’être choisie par Jacques Audiard pour donner la réplique à Romain Duris dans De battre mon cœur s’est arrêté, film qui a remporté un vif succès. Retour à la comédie pour ce début d’année puisque avant d'apparaître dans Comme t’y es belle ! de Lisa Azuelos ou Vent mauvais de Stéphane Allagnon, elle tient ce mois-ci le rôle de princesse Al Tarouk dans OSS 117 – Le Caire nid d’espions de Michel Hazanacius. Dans ce film où le second degré est roi, si la belle cherche à éliminer l’espion français OSS 117, interprété par Jean Dujardin, elle rêve avant cela de le séduire… Nous, on est déjà sous le charme !
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