Né le 17 septembre 1962 dans les Nouvelles Galles du Sud, en Australie, Baz Luhrmann est un homme-orchestre dont le talent novateur a été non seulement applaudi sur grand écran, mais aussi au théâtre, à l'opéra et dans le domaine de la mode. C'est au cours de ses études de comédie au National Institute of Dramatic Art de Sydney que Baz Luhrmann co-écrit avec Craig Pearce - son ami d'enfance et futur complice au cinéma - et met en scène la pièce "Strictly Ballroom". Son succès est tel que l'auteur saute le pas et l'adapte en film. Tout ce qui constitue aujourd'hui la "baz touch" est déjà présente : une histoire efficace et carrée (en l'occurrence, la transformation d'un laideron en Cendrillon de la danse, aux bras de son Prince de charmant), un style kitschissime qui dérape allègrement dans la parodie et une caméra virtuose qui accumule les effets de manche. Ballroom dancing fait l'effet d'une bombe à Cannes en 1992 où il est doublement primé, ainsi qu'en Angleterre et en Australie. Le public, majoritairement adolescent, est au rendez-vous (quatre-vingts millions de dollars en recettes), tout comme il le sera quatre ans plus tard avec Roméo Juliette.
Cette fois, la critique rejoue la bataille d'Hernani, notamment les Américains qui vilipendent le toilettage MTVesque du classique de maître Shakespeare. Le film est pourtant un tour de force magistral, transposition lyrique et speedée dans le Los Angeles d'aujourd'hui, respectueuse à la lettre du texte, et portée par le tandem DiCaprio/Claire Danes d'ores et déjà entré dans la légende. Résultat : Cent quarante millions de dollars de recettes mondiales, B.O.F. triple platine aux Etats-Unis, quatre British Academy Awards et deux prix au Festival de Berlin, dont celui de la mise en scène. Il aura fallu attendre quatre ans pour que Baz Luhrmann se décide à clore ce qu'il appelle sa trilogie "Red Curtain" avec Moulin Rouge, qui fit l'ouverture du festival de Cannes 2001, où il explose une nouvelle fois les genres et les mirettes. Entre-temps, le bonhomme n'a pas chômé, avec la production, la création et la mise en scène de nombre d'opéras contemporains ou classiques : "Lake Lost", "Dance Hall", "La Bohème", "Le songe d'une nuit d'été"... Grâce au triomphe de Roméo Juliette, il fonde sa propre société, Bazmark.Inc, qui lui permet de sortir un album concept mais aussi de produire de multiples shows, dont le défilé automne/hiver 1998 d'une créatrice de mode australienne, orchestré au Carrousel du Louvre.
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