Né le 18 octobre 1959 au Mans, Bruno Lochet est, dans tous les esprits, indissociable de la troupe des Deschiens, popularisée par les interventions dans "Nulle par ailleurs", sur Canal+, de 1993 à 1996. Celui dont les spectateurs connaissent par cœur la mine d'idiot du village franchement tête-à-claques, possède une solide formation théâtrale : cours d'art dramatique de Michel Granvale de 1985 à 1987, Cours Périmony de 1987 à 1989, atelier d'improvisation avec Jean-Claude Bouillon et François Duval en 1992, et enfin atelier avec Macha Makeieff et Jérôme Deschamps, qui débouche sur la création de la troupe des Deschiens dont font aussi partie les illustres François Morel et Yolande Moreau. Bruno Lochet, qui a déjà joué Feydeau, Théophile Gautier et Tennessee Williams, débute là une longue et fructueuse collaboration qui durera jusqu'en 1998, avec "Les pieds dans l'eau", "Les brigands", "Le défilé" (cinglante parodie du monde de la mode), "C'est magnifique" et, enfin, "Les précieuses ridicules", ou comment Molière revisité par les Deschiens déclenche fous rires et/ou hurlements des puristes. Entre-temps, et comme tous ses petits camarades, Bruno Lochet officie sur Canal+ dans une série de sketches où l'absurde et le pathétique se disputent le croquis finaud d'une certaine France profonde. Le cinéma finit par lui ouvrir ses portes, mais Lochet est d'abord cantonné aux apparitions en guest-star : patron de PMU dans Les trois frères en 1995, inspecteur dans L'échappée belle, silhouette galante dans Beaumarchais l'insolent. En 1997, avec J'ai horreur de l'amour, le comédien passe à la vitesse supérieure : celle des seconds rôles bien trempés, en l'occurrence ici l'un des patient "difficiles" de Jeanne Balibar. Sa bouille inspire forcément davantage les auteurs comiques, et c'est ainsi qu'on le retrouve dans deux "films de bande" plutôt sympathiques : La voie est libre, puis Restons groupés, où il sème aux quatre vents du Grand Canyon les cendres de sa défunte maman. Depuis, Lochet a joué au gendarme pour Le Poulpe, au plombier gagnant au Loto plumé par une jolie donzelle dans Une pour toutes, voire animé une boîte SM dans Doggy bag. Outre quelques téléfilms ("Lulu roi de France, "Chienne de vie", "Flairs ennemis"...), c'est en SDF altruiste et attachant qu'on le découvre dans La faute à Voltaire. L'étiquette Deschiens commencerait-elle à se décoller ?
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