Chantal Lauby, née le 23 mars 1957 à Gap, dans les Hautes-Alpes, passe son enfance et son adolescence en Auvergne, région ou elle débute à la télé comme présentatrice sur l'antenne locale de FR3, d'abord en remplacement d'Evelyne Leclercq. Après ces premières armes, elle rallie Radio-France et FR3 Marseille. En 1986, une cassette de "Bzzz !", une émission composée de sketches et de clips qu'elle anime avec son complice Bruno Carette (rencontré sur les plateaux de FR3 Marseille), atterrit, par un heureux coup du hasard, sur le bureau de l'un des chefs historiques de Canal+, Alain De Greef. Chantal et Bruno rejoignent donc, un peu contraints et forcés dans un premier temps, Alain Chabat et Dominique Farrugia à bord du Liberator, pour leur première émission en commun, "Objectif nul", en février 1987. Une sorte de parodie de "Star Trek" complètement déjantée qui, après des débuts difficiles, devient vite célèbre, notamment pour ses “moukrènes à la glaviouze”, et installe ses quatre protagonistes principaux comme les nouvelles stars de la chaîne. Dans la foulée d'"Objectif nul", il mettent en place le "JTN", parodie de journal télévisé diffusée le soir à 20 h dans le cadre de "Nulle Part Ailleurs", émission dans laquelle les Guignols font aussi leurs débuts. Le succès est encore au rendez-vous, amplifié par un humour scatologique sans faille qui fait un temps scandale, et par des sketches devenus cultissimes comme les fausses pubs. Les Nuls sont nés, et ils imprimeront durablement leur patte à Canal+.
En 1989, on peut pour la première fois profiter des talents de Chantal Lauby comme comédienne sur scène, aux côtés de Daniel Prévost dans la pièce "Vite une femme !". De leur côté, après l'estival "JTN 595" (cette fois une parodie de chaîne de télé avec fausses émissions), et "ABCD Nul", module encore inséré dans "Nulle part ailleurs" et où il s'amusaient à donner des descriptions absurdes de mots du dictionnaire, les Nuls sont amputés d'un membre, Bruno Carette, qui décède d'une maladie rare. Ce qui n'empêche pas les Nuls de continuer à exister, et même à voir grand en lançant la quotidienne "Les Nuls, l'émission", le samedi à 22 h, où le quatuor reprend le concept du "Saturday Night Live", avec des invités, des sketches en live, des chansons... L'émission s'arrêtera en 1994 pour laisser au trio le temps d'écrire leur premier film, La cité de la peur, une comédie familiale, encore une parodie, cette fois des films d'horreur et qui casse la baraque au box-office. Chantal y incarne une attachée de presse, pendant le Festival de Cannes, confrontée à un abominable tueur en série. Son premier rôle sur grand écran, mais déjà se profile, à l'instar des deux autres ex-Nuls, le démon de la mise en scène. Ce sera pour une campagne de pub pour les bonbons La Vosgienne, en 1996. entre-temps, Chantal tient différents petits rôles dans des comédies comme XY ou Delphine 1 – Yvan 0, premier film de Dominique Farrugia. Elle est aussi du premier film d'Alain Chabat, Didier, comédie canine et drolatique, et incarne la rédactrice en chef de la sitcom journalistique "Evamag".
En 2000, Pascal Légitimus lui confie le rôle principal d'Antilles sur Seine, dans le rôle du commissaire Herman, chargée d'enquêter sur un mystérieux kidnapping. Quand un Inconnu rencontre une Nulle... Sans oublier le rôle-minute de l'espionne hiéroglyphique Cartapus dans Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre. Et comme tout le monde s'y met, au tour de Chantal, qui réalise en 2003 Laisse tes mains sur mes hanches son premier film, comédie acide dans laquelle elle se met en scène aux côtés de Rossy de Palma et Claude Perron. Après avoir fait partie, comme la moitié des acteurs français, du casting fleuve des Clefs de bagnole de Laurent Baffie, elle apparaît ensuite dans le premier film signé Maurice Barthélemy, Casablanca Driver, l'histoire d'un boxeur chétif, dépassé par un destin surprenant, avant de camper, aujourd’hui une directrice d’institut de sondage sans scrupule dans Comme tout le monde de Pierre-Paul Renders.
|