Elevée dans la très conservatrice ville de Darian dans le Connecticut, Chloë Sévigny est une adolescente rebelle qui passe ses week-ends à New York, où elle fréquente les raves et les skaters du Washington square de Manhattan. A 18 ans, elle s'installe à New York où, devenue assistante de mode à Sassy Magazine, elle est repérée par la styliste de Sonic Youth qui la fait défiler pour elle et figurer dans un clip du fameux groupe de rock.
Dès sa première à l'écran, Chloë Sevigny prouve qu'elle n'a pas froid aux eux : elle campe une jeune fille séropositive dans le controversé Kids de Larry Clark. Le scénario de cette oeuvre éprouvante est signé par son petit ami de l'époque, Harmony Korine, qui la dirigera dans ses propres films, les quasi-expérimentaux Gummo et Julien Donkey-Boy. Egérie du cinéma indépendant américain, Chloë Sevigny est remarquée en 1998 dans Les Derniers jours du disco, mais c'est avec Boys Don't Cry de Kimberly Peirce qu'elle connaît la consécration critique. Sa composition de jeune fille perdue et naïve lui vaut d'être nommée en 2000 à l'Oscar et au Golden Globe du Meilleur second rôle féminin.
Icône de la mode, Chloë Sevigny prouve qu'elle est aussi une actrice exigeante, travaillant avec les réalisateurs internationaux les plus audacieux : le Français Assayas (Demonlover), le Danois Lars von Trier (Dogville), ou encore l'enfant terrible du cinéma américain Vincent Gallo -elle joue le rôle de sa petite amie dans le sulfureux Brown bunny. A la fois spirituelle et émouvante, elle avait tout pour séduire le plus new-yorkais des cinéastes, Woody Allen (Melinda et Melinda, 2005). Mais l'actrice branchée ne refuse pas pour autant l'entertainment (Zodiac de Fincher, 2007) ni même le cinéma de genre (le remake de Sisters).
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