James David Graham Niven est né le 1er mars 1910 à Londres en Angleterre de Edward Graham Niven, officier britannique, et Henriette Julia Degacher. Il a deux soeurs, Margeret Joyce et Grizel Rosemary, et un frère, Henry. Pour ne pas déroger à la tradition familiale, il suit des études militaires au Royal Military College de Sandhurst d'où il sort diplômé en 1930, comme second lieutenant. Il sert pendant deux ans à Malte où il rencontre Roy Urquhart. Il est promu lieutenant en 1933 mais sait qu'il n'est pas fait pour cette carrière. A la suite d'un long et ennuyeux briefing sur les mitrailleuses, qui lui fait manquer un rendez-vous galant, il répond de façon insolente à l'officier qui demandait s'il y avait des questions : "Auriez-vous l'heure ? J'ai un train à prendre." Arrêté et emprisonné pour cet acte d'insubordination, il déjoue l'attention du gardien en le faisant boire et s'échappe par la fenêtre. Dans le bateau qui le conduit en Amérique, il envoie un télégramme pour annoncer sa démission.
Il s'installe à New-York où il débute une carrière dans le négoce de whisky, puis dans le rodéo. Il exerce plusieurs petits boulots, tous voués à l'échec. Après un détour par les Bermudes et par Cuba, il s'installe en Californie, à Hollywood à l'été 1934. Quand il se présente pour travailler, il constate qu'il faut un "permis de travailler". Il s'exile alors quelques années au Mexique, où il fait notamment l'homme-canon et du nettoyage, puis revient quand on lui délivre son visa. Il se présente dans une agence de casting, qui le classe dans la catégorie "Anglo-Saxon de type n°2008".
Il apparaît dans quelques films, où Samuel Goldwyn le remarque. Le célèbre producteur lui offre alors un contrat de quinze ans avec la MGM. Dès lors il enchaine des rôles plus importants dans des films célèbres comme La Charge de la brigade Légère, La Huitième Femme de Barbe-Bleue ou Quatre hommes et une prière de John Ford. Il se confronte aux grandes stars comme Laurence Olivier dans Les Hauts de Hurlevent (1939) ou Errol Flynn, qui devient un ami, dans La Patrouille de l'aube. Son rôle de cambrioleur gentleman dans Raffles, gentleman cambrioleur fait de lui un acteur reconnu.
Il retourne en Angleterre quand celle-ci déclare la guerre en 1939 et sert dans les Commandos, où il rencontre Peter Ustinov. Il tourne dans des films destinés à soutenir l'effort de guerre en 1942 et 1944. Il sert dans la campagne de Normandie et débarque quelques jours après le 6 juin. Il termine la guerre comme lieutenant-colonel et reçoit la Légion du Mérite, la plus haute décoration américaine accordée à un étranger.
En 1946, il reprend le chemin des studios aux États-Unis. Il est la star avec Ginger Rogers de L'Impératrice magnifique puis de Une question de vie ou de mort la même année. Il se fâche alors avec Samuel Goldwyn pour des raisons de cachet et est exclu quelque peu des studios. Il ne tourne que dans des producteurs mineures et indépendantes mais reçoit tout de même le Golden Globe du Meilleur Acteur de Cinéma pour son rôle dans La lune était bleue d'Otto Preminger. Sa carrière prend alors un nouvel envol trois ans plus tard, avec l'immense succès international du film de Michael Anderson, Le Tour du monde en 80 jours. Il apparaît alors évident, encore aujourd'hui, que personne mieux que lui ne pouvait interpréter le rôle du gentleman Philéas Fogg. Après Bonjour tristesse de Otto Preminger, il interprète aux côtés de Rita Hayworth le rôle du Major Pollock dans Tables séparées. Son interprétation lui vaut l'Oscar du Meilleur Acteur et le Golden Globe du Meilleur Acteur de Cinéma ainsi que le prix NYFCC du Meilleur Acteur décerné par les critiques de cinéma de New-York.
La carrière de David Niven est inégale. Il apparaît dans un grand nombre de films oubliés, présentant peu d'intérêt mais apparaît toutefois dans des films notables comme Les Canons de Navarone avec Gregory Peck en 1961 ou Les 55 Jours de Pékin avec Charlton Heston et Ava Gardner deux ans plus tard. Il auditionne pour être le premier James Bond au cinéma : il était le choix de l'auteur Ian Fleming mais pas celui des producteurs. Son flegme britannique, qui a fait sa réputation, est utilisé par Blake Edwards en 1963 dans La Panthère rose et Casino Royale en 1967. Deux ans plus tard, il est la star britannique du film franco-italien Le Cerveau réalisé par Gérard Oury avec Jean-Paul Belmondo et Bourvil.
Ses derniers films ne sont pas ceux que les cinéphiles retiendront, à l'exception de Mort sur le Nil en 1978 ou Le Commando de Sa Majesté deux ans plus tard. David Niven s'égare dans Vampira (connu sous le titre de Les temps sont durs pour Dracula et termine sa carrière avec Blake Edwards dans les suites plus ou moins réussies de La Panthère rose.
En 1980, David Niven commence à ressentir de la fatigue, des faiblesses musculaires et des problèmes de voix. Une interview l'année suivante alarme sa famille. On lui diagnostique une sclérose latérale amyotrophique, plus connue sous le nom de maladie de Charcot. En 1981, il assiste à un hommage à Fred Astaire. C'est sa dernière apparition à Hollywood. Il reçoit également un prix pour l'ensemble de sa carrière aux Evening Standard British Film Awards en Angleterre.
Il rentre sous un faux nom dans un hôpital, pour éviter d'attirer la presse et les journalistes, apparemment pour un problème digestif. Très affaibli, il retourne à son chalet de Château-d'Oex en Suisse, où son état continue de se dégrader. Refusant toute hospitalisation, il s'éteint entouré de sa famille le 29 juillet 1983 à 73 ans.
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