Oui, Jackie Berroyer a eu une vie avant de devenir le standardiste fétiche de "Nulle part ailleurs" ! Jusqu'à l'âge de 25 ans, il se consacre d'abord au dessin technique, mais sans vocation particulière. Passionné de musique, et surtout de rock (sa collection de disques et impressionnante), il étudie un peu la trompette, mais trop dispersé, il arrête. Sa famille espère le voir rentrer dans la fonction publique, avec une préférence pour La poste mais finalement, il est amené à rédiger des articles sur la musique et devient rock-critic en 1975 pour "Charlie Hebdo" ancienne formule. Il passe à "Hara Kiri", devenant membre à part entière de l'écurie Choron, et travaille également à "Libération" et "Actuel". Romancier, il a écrit "J'ai beaucoup souffert", "Je vieillis bien" et "La femme de Berroyer est plus belle que toi, connasse". Auteur de BD, il a scénarisé "Goudard et la Parisienne" en collaboration avec Gibrat et "Raoul Teigneux contre les Druzes", avec Vuillemin. Scénariste de cinéma et script-doctor à l'occasion, il est arrivé de l'autre côté de la caméra un peu par hasard. Des essais sans résultat pour le A nos amours de Pialat, puis des petits rôles au début des années 90, dont celui d'un obsessionnel au ballon dans Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel le font remarquer du grand public, qui le connaît alors plus comme amuseur de Canal . Inspecteur taciturne dans Les silences de Rak, il tient son premier rôle-vedette dans Encore, de Pascal Bonitzer, drôlissime évocation des affres sentimentaux d'un couple d'intellectuels. Je ne vois pas ce qu'on me trouve, était l'occasion pour lui de renouer avec son personnage lunaire et bafouilleur, touchant et lucide, ainsi qu'avec le haut de l'affiche. Dans L'annonce faite à Marius, débarrassé de son débit hésitant légendaire, il aborde enfin un vrai rôle de composition.
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