Né le 26 juillet 1922 à Chicago, Jason Robards, Jr. (ainsi qu'il était crédité aux génériques de ses premiers films) est le fils d'un acteur réputé du même nom (1892-1963) à la filmographie abondante. Après avoir servi dans la marine américaine et reçu la Navy Cross (la deuxième plus haute distinction possible dans l'U.S. Navy) pour actes de bravoure durant la Seconde Guerre mondiale, fiston Robards suit ses études à l'American Academy of Arts. Le doute n'est plus permis : il sera comédien. Beaucoup de théâtre dans un premier temps, notamment sur de petites scènes new-yorkaises, mais aussi à Broadway et en Angleterre, à Stratford-sur-Avon. De la télévision, de la radio, puis il gagne enfin une certaine renommée en endossant le rôle de Hickey dans la célèbre pièce de Eugene O'Neill, "The Iceman Cometh". Suivra une autre pièce de O'Neill, "Long Day's Journey into Night", à Broadway, qu'il reprendra quelques années plus tard sur grand écran. Mis à part quelques petits rôles, le cinéma ne fait alors que quelques rares appels du pied au comédien, qui trouve son premier vrai rôle dans Le voyage, alors qu'il a déjà 44 ans et qu'il vient de débarquer à Hollywood. Le rôle de jeune premier ne lui allant pas, il se cantonnera rapidement aux seconds rôles. Sa personnalité multiforme s'y développe avec un certain bonheur : le visage buriné, les cheveux gris-blancs, il est tour à tour inquiétant ou tendre. Alan J. Pakula utilisera d'ailleurs ces deux aspects (clair dans Les hommes du président – premier Oscar –, sombre dans Le souffle de la tempête), Peckinpah lui offre de son côté la vedette de son crépusculaire Un nommé Cable Hogue, à une époque où Robards s'adonne avec une certain gourmandise au western, spaghetti (Il était une fois dans l'Ouest) ou pas. Dans la peau de l'écrivain Dashiell Hammett dansJulia, de Fred Zinnemann – second Oscar –, et de Howard Hughes dansMelvin et Howard de Jonathan Demme, il était un père tyrannique et incestueux dans Secrets, de Jocelyn Moorhouse. Jason Robards, un des plus fameux seconds rôles “âgés” du cinéma hollywoodien contemporain, est aujourd'hui un magnat de la télévision sur le point de mourir dans Magnolia. Il est aussi, dans la “vraie vie”, le père du comédien Sam Robards, qu'il a eu de son union avec Lauren Bacall.
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