Jean-Pierre Jeunet est né en 1955. Parisien d'origine, il s'intéresse très rapidement au cinéma, avec une prédilection pour le fantastique, mais surtout, pour un cinéma où la forme compte autant que le fond... A la fin des années 70, il réalise son premier court métrage, The escape, suivi en 1981 par Le manège, un court fort remarqué qui remporte un César dans la foulée. Faisant équipe avec son inséparable acolyte Marc Caro, Jeunet se lance dans la réalisation d'une poignée de courts métrages qui feront les délices des amateurs au cours des années 80, le plus célèbre restant sans aucun doute Le bunker de la dernière rafale, délire visuel naviguant entre l'heroïc-fantasy et la science-fiction. Foutaises, catalogue nostalgique des plaisirs de la vie, et réalisé en noir et blanc avec Dominique Pinon (déjà) dans le premier rôle, sera une autre grande réussite. Finalement, la paire franchit le pas du long métrage en 1991 avec Delicatessen, l'histoire d'un immeuble dans lequel se déroulent des événements peu orthodoxes au cours d'une étrange guerre. Le film remportera un très grand succès populaire et glanera quatre César (Meilleur premier film, meilleur scénario, meilleur montage et meilleure direction artistique) avant de continuer sa carrière dans le monde entier. Le second long-métrage mettra près de quatre ans à se concrétiser, mais le projet est de taille. La Scité des enfants perdus est en effet truffé d'effets spéciaux (17 minutes, pour un total de 144 plans), souvent inédits et nécessitant de tous nouveaux logiciels conçus pour l'occasion. Ce film gagnera le César de la meilleure direction artistique et sera à nouveau distribué dans le monde entier avec succès. Se séparant (provisoirement) de Caro, Jeunet poursuit dès lors sa route vers les Etats-Unis, faisant, comme à l'accoutumée, équipe commune avec son (autre) complice de toujours Dominique Pinon, et retrouvant aussi Ron Perlman, déjà présent dans La cité des enfants perdus...
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