Né à Los Angeles le 4 décembre 1949, Jeff Bridges est le fils du comédien Lloyd Bridges, dont la carrière au cinéma (de 1941 à 1997 !) et à la télévision (à partir des années 60) est exemplaire. Jeff grandit sur les plateaux des studios, faisant ses débuts à la télévision auprès de son père. Il fait sa première apparition au cinéma à l'âge de quatre mois dans les bras de Jane Greer, dans The Company She Keeps. Après des cours de comédie suivis à New York et quelques apparitions télé, Jeff Bridges s'impose avec La dernière séance, puisqu'il se voit cité à l'Oscar du Meilleur second rôle : il est effectivement remarquable dans le rôle de Duane, anti héros d'une Amérique profonde, avec en toile de fond le départ pour la Guerre de Corée. L'acteur retrouvera ce personnage près de vingt ans après dans Texasville, toujours sous la direction de Peter Bogdanovich. Les années 70 sont fastes pour ce comédien à l'allure de jeune premier chien fou, puisqu'il tourne pour John Huston Fat city, où il incarne le protégé d'un boxeur à la dérive, ainsi que Le canardeur, un polar mélancolique signé Michael Cimino, où il tient la dragée haute à Clint Eastwood, ce qui lui vaut sa deuxième citation à l'Oscar du meilleur second rôle. Au début des années 80, sa carrière marque le pas : il se retrouve associé bien malgré lui à l'échec cuisant de La porte du paradis, où il retrouve Cimino, comme à celui de Tron, extraordinaire délire informatique peut-être trop en avance sur son temps. Retour sur le devant de la scène en 1984 avec sa composition d'un extraterrestre ayant pris forme humaine dans le Starman de John Carpenter. Une performance qui lui vaut d'être cité comme meilleur acteur aux Golden Globes et aux Oscar. Il connaît aussi deux autres succès d'affilé avec Contre toute attente, un thriller exotique signé Taylor Hackford, et surtout A double tranchant, de Richard Marquand, polar retors où Bridges incarne un journaliste arriviste accusé (à tort, à raison... suspense) du meurtre sauvage de sa femme. En 1988, Coppola lui offre l'un de ses rôles les plus marquants, celui de Tucker, constructeur automobile visionnaire, blousé par ses concurrents. Deux autres personnages clé l'attendent : celui de Jack Baker, pianiste ringard qu'il interprète en tandem avec son frère Beau Bridges dans le tendre Susie et les Baker Boys, et surtout celui du copain déprimé du clodo Robin Williams dans l'allumé Fisher king, signé Terry Gilliam. Depuis, il a enchaîné avec plus ou moins de bonheur polar basique (Blown away) ou hitchcockien (Arlington Road), remake romantico-sucré (Leçons de séduction, aux bras de Barbara Streisand) et comédie light (La muse). Président des Etats-Unis dans Manipulations, on le retrouve soignant les maux d'un drôle de patient qui se prend pour un être venu de l'espace, incarné par Kevin Spacey dans K-Pax de Iain Softley.
Outre son métier de comédien, Jeff Bridges a monté sa société de production, Asis Productions, qui a financé American Heart de Martin Bell et le téléfilm "Hidden America", pour la chaîne câblée Showtime, dans laquelle joue son frère Beau Bridges. Il est en outre un musicien accompli, auteur de plus de soixante-dix chansons, et a exposé toiles et photographies aux Etats-Unis et en Angleterre.
Après le film de Dominique Forma, Scenes of the Crime, un thriller avec Mädchen Amick et Jon Abrahams, dans lequel il gagne un peu d'argent en devenant le chauffeur d'un chef de gang, jusqu'au jour où ce dernier se fait assassiner, on retrouve Jeff Bridges dans Masked and Anonymous où aux côtés de Bob Dylan, il campe un rocker déchu tentant d’opérer un retour sur le devant de la scène, il est ensuite un millionnaire pariant sur une vieille carne bientôt icône nationale dans Pur sang - la légende de Seabiscuit de Gary Ross et aujourd’hui un ex-rockeur schnouffé dans Tideland sous la direction de Terry Gilliam avant d’apparaître aux génériques des comédies The Moguls de Michael Traeger et Stick It de Jessica Bendinger.
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