John Towner Williams est un compositeur, chef d'orchestre et pianiste américain, né le 8 février 1932 à New York, États-Unis.
Il est principalement connu pour ses musiques de films. On lui doit le renouveau des bandes originales symphoniques avec ce qui reste son œuvre la plus célèbre : la musique de la saga Star Wars et celle du film E.T. l'extra-terrestre. Compositeur attitré de Steven Spielberg et de George Lucas, Williams a composé au cours d'une carrière qui s'étend sur près de soixante ans, un grand nombre des plus célèbres musiques de films de l'histoire d'Hollywood, notamment les sagas Star Wars, Superman et Harry Potter. Il a également composé la musique de quatre Jeux olympiques, NBC Nightly News, la cérémonie d'investiture du président Barack Obama, et de nombreuses séries télévisées.
Williams a remporté cinq fois l'Oscar de la meilleure musique mais aussi 4 Golden Globes, 7 BAFTA Awards et 21 prix Grammy. Avec 45 nominations aux Oscars, Williams est, avec le compositeur Alfred Newman, la deuxième personne la plus nommée après Walt Disney. Il a été intronisé au Hollywood Bowl Hall of Fame en 2000 et a été récipiendaire du Kennedy Center Honors en 2004.
Williams a composé également de nombreuses œuvres « classiques » à la demande des plus grands orchestres : un Concerto pour cor pour Dale Clevenger et le Chicago Symphony Orchestra, un Concerto pour violoncelle pour Yo-Yo Ma et le Boston Symphony Orchestra, un Concerto pour basson pour les 150 ans du New York Philharmonic, etc. Il a lui-même été principal chef d'orchestre du Boston Pops Orchestra1 de 1980 à 1993.
Fils d'un percussionniste professionnel, pour CBS Radio2 et dans le Raymond Scott Quintet, il découvre très tôt la musique, il commence à apprendre le piano à 7 ans, puis apprend le trombone, le tuba, la trompette[réf. nécessaire] et dès quinze ans mène déjà son propre groupe de jazz2 et s'essaie à l'arrangement ; tout au long de sa jeunesse, il compose des pièces pour pianos, puis lorsqu'il apprend la théorie, se met à les orchestrer, il crée à 19 ans sa première œuvre, une sonate pour piano, néanmoins, il ne pense pas pouvoir vivre en composant, et n'en a pas l'intention. Il se consacre donc à ses études de piano.
Il rejoint l'UCLA et le Los Angeles City College ; il étudie l'orchestration avec Robert van Eps, de la MGM, et auprès de Mario Castelnuovo-Tedesco, et profite de trois ans à l'US Air Force pour diriger. Il suit ensuite l'enseignement de Rosina Lhevinne, à la Juilliard School, afin de perfectionner ses talents de pianiste. Il vit alors de ses cachets de pianiste de jazz, mais elle l'encourage à se consacrer à l'écriture. Il retourne dès lors à Los Angeles.
À Hollywood, il commence comme pianiste de studio, et il accompagne des séries TV - comme Peter Gunn (1958) - ou des films, comme South Pacific (1958), Some Like It Hot (1959), The Apartment (1960) et To Kill a Mockingbird (1962) ; Il se lie d'amitié avec Bernard Herrmann, le compositeur d'Hitchcock. À 24 ans, il intègre l'équipe d'arrangeurs de la Columbia, puis de la Twentieth Century Fox où il travaille pour Alfred Newman et Lionel Newman, Dimitri Tiomkin, Franz Waxman, et d'autres compositeurs de l'Âge d'Or. Parallèlement, il travaille avec Vic Damone, Doris Day, et Mahalia Jackson, et rencontre Barbara Ruick, actrice et chanteuse qu'il épouse.
Il compose dans les années 1950 plusieurs œuvres de jazz[réf. souhaitée].
Son travail d'arrangeur lui ouvre les portes de l'écriture, et il commence à composer pour la télévision : Checkmate (1960), Alcoa Premiere (1961), Gilligan's Island (1964), Lost in Space (1965), Land of the Giants (1968), et surtout Heidi (1968) et Jane Eyre (1970), qui lui vaudront d'être récompensé aux Emmy Awards.
Il passe au cinéma, avec Daddy-O (1959) et Because They're Young (1960), ce qui le confine pour un temps aux comédies. Mais grâce au film de William Wyler Comment voler un million de dollars (1966), il s'ouvre les portes de projets plus ambitieux. Il continue pourtant les arrangements, et gagne son premier Oscar en 1971, pour son adaptation de Un violon sur le toit.
Les années 1960 sont riches en œuvres classiques. Il compose son Concerto pour flûte et orchestre en 1969. Il est composé d'un seul mouvement de 15 minutes environ. L'accompagnement ne comporte aucun instrument à vent mais des cordes, un piano, un célesta, des harpes et des percussions. Il est inspiré de la flûte japonaise shakuhachi, dont il cherche à imiter le style. Selon le compositeur, les instruments « font des bruits mystérieux comme le craquement de branches tandis que nous explorons une forêt imaginaire mythique ». On peut retrouver ce style dans Mémoires d'une geisha, composé en 2005.
L'année précédente, il compose sa Sinfonietta pour ensemble à vents. D'une durée de 18 minutes, l'œuvre découpée en trois mouvements « constitue un défi à l'auditeur par le biais de la tension entretenue tout au long du morceau »5. Écrite pour une grande section à vents, la petite symphonie est caractérisée par les saisissantes sonorités des longues lignes mélodiques qui contrastent avec les subtiles touches de jazz.
En 1965, il compose l'Essay for strings. Créée à Pittsburgh en 1965 par André Previn, cette pièce pour cordes est composée de manière expressive, l'introduction donne le ton et démontre une forte maturité pour un compositeur aussi jeune. « Les cordes d'orchestre m'ont toujours fasciné. The Essay est un début d'exploration des sonorités possibles de ce groupe » dit John Williams à propos de son œuvre. « Le morceau est en un mouvement, et est essentiellement dramatique. Après une introduction calme, le thème principal apparaît. Il est rapidement suivi de la suggestion en doubles-croches de la figure moteur qui conduit finalement, après d'autres développements, l'œuvre à sa partie finale. C'est alors que le thème principal joint la figure moteur en doubles-croches en se combinant pour amener le morceau à sa conclusion. » Pour le compositeur, cette œuvre est une représentation d'un cyclotron musical, avec son rythme fiévreux et son énergie hyperkinétique. Quand on lui demande ce qu'est censé produire ce cyclotron, il répond « des applaudissements, je l'espère ». Cette œuvre montre un talent étonnant de la part du jeune John Williams et est un signe avant-coureur des œuvres orchestrales à venir.
La même année, il compose son prélude et fugue, d'une durée de neuf minutes environ.
En 1966, il compose sa première et seule symphonie (à ce jour), à la demande de Bernard Herrmann. Elle est créée deux ans plus tard avec le Houston Symphony Orchestra, sous la direction d'André Prévin. L'œuvre est constituée de trois mouvements : Allegro, Andante Sostenuto, Maestoso ; Allegro ; Risoluto. Après sa première européenne avec le LSO en 1971 (sous la direction de Prévin), John Williams la retire de sa liste de compositions, déclarant qu'elle n'était pas assez bien pour être jouée jusqu'à ce qu'il la retravaille. Herrmann y avait trouvé des défauts. La symphonie est retravaillée en 1988, et programmée lors d'un concert avec le Houston Symphony, mais elle est remplacée au dernier moment par de la musique de films.
En 1960, il compose un Quintette pour vents, laissé inachevé.
Il consacre alors les années 1970 aux films catastrophes : L'Aventure du Poséidon (The Poseidon Adventure, 1972), Tremblement de terre (Earthquake, 1974) et La Tour infernale (The Towering Inferno, 1974).
Toutefois, c'est son travail particulièrement innovant sur Reivers (The Reivers, 1969) et Images (1972) qui impressionne Steven Spielberg, lequel prépare alors son premier film, Sugarland Express (The Sugarland Express, 1974).
Avec Les Dents de la mer (1975), qui lui fait gagner son deuxième Oscar de la meilleure musique de film, Williams devient un compositeur de premier plan ; les deux hommes ne se sépareront plus, établissant la plus formidable équipe du cinéma.
George Lucas envisageait, pour Star Wars, de recourir à une bande originale proche de celle de 2001, l'Odyssée de l'espace, à savoir une collection de morceaux préexistants ; il pensait que seules des œuvres classiques pouvaient convenir au genre de la saga épique. À l'image de 2001, il avait songé à un film quasi muet, idée que l'on retrouve dans sa mise en scène, mais Steven Spielberg put le convaincre d'utiliser les talents de Williams. Le conseil fut bon, puisque la bande originale, la meilleure vente jamais réalisée d'une musique de film, transfigure complètement le film : réalisé avec peu de moyens, des acteurs parfois peu convaincants voire réticents (Alec Guinness détestait ouvertement son rôle d'Obi-Wan Kenobi, dont il qualifiait les lignes de banales), des effets spéciaux spectaculaires pour l'époque, le film remporte un succès mondial, en partie grâce à John Williams.
Lucas était attaché à son idée de départ d'œuvres classiques. Il demande à Williams de s'inspirer de Felix Mendelssohn, Piotr Tchaïkovski, Gustav Holst et surtout Richard Wagner : l'affaire tombe à pic, puisque Williams, alors que l'époque est au rock et à la musique expérimentale, a déjà réintroduit dans ses propres productions le concept du leitmotiv, développé par Wagner et qui avait investi les musiques des films de l'âge d'or (Erich Wolfgang Korngold, Miklós Rózsa, Max Steiner), avec Les Cowboys (The Cowboys, 1972), la Tour infernale (The Towering Inferno, 1974), Les Dents de la mer (Jaws, 1975) par exemple.
Avec toutes ces références, la musique prend une place prépondérante, interagissant avec les images, appelée parfois à soutenir l'action et à préparer le spectateur avant celle-ci (The Asteroid Field), à créer l'émotion (avec l'incrustation du thème de la Force dans Binary Sunset) ou des atmosphères (avec les trompettes de Imperial March)… Le compositeur déploie et module ses thèmes, les assemble ou les confronte pour figurer au mieux les événements relatés à l'écran
Les cinq ans qui suivent sont marqués par sa musique toujours grandiose et cuivre : Furie (1978), Superman (1978), 1941 (1979), Les Aventuriers de l'arche perdue (1981). Une expérience, Heartbeeps (1981), échoue.
Avec E.T. l'extra-terrestre (1982), Williams obtient son quatrième Oscar. Il travaille sur La Rivière (1984), Empire du soleil (1987), Voyageur malgré lui (1988), et Né un 4 juillet (1989). En parallèle, il retourne à la télévision.
Attiré par une retraite bien méritée, il se fait plus rare, d'autant qu'il vient d'achever Jurassic Park (1993) et une grande partition, la Liste de Schindler (1993). Mais son travail trouve un regain d'intérêt (il se voit parodié dans Les Simpson (1989)) et il reparaît avec deux Maman, j'ai raté l'avion (1990, 1992), JFK (1991), Nixon (1995), Sleepers (1996), Sept ans au Tibet (1997), Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Les Cendres d'Angela (1999) et enfin La Menace fantôme (1999).
Il renonce alors à ralentir la cadence. Sa collaboration avec Spielberg et Lucas s'intensifie : A.I. Intelligence artificielle (2001), les derniers Star Wars (L'Attaque des clones, 2002 et La Revanche des Sith, 2005), Minority Report (2002), Arrête-moi si tu peux (2002).
En 2005, son ultime collaboration avec George Lucas, La Revanche des Sith, qui marque la fin de la Saga Star Wars, introduit une tonalité sombre cadrant bien avec l'intrigue tragique du film. Certains morceaux s'apparentent à des lamentations : l'orchestre, plutôt que de condamner la « trahison » d'Anakin Skywalker, pleure sur son tragique destin et sur celui de tous ceux qui vont connaître le malheur par sa faute.
En 2008, John Williams retrouve la célèbre Raiders March (Marche des Aventuriers) pour Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, quatrième volet de la Saga. En 2011, il signe la musique du premier film d'animation de Spielberg : Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne, où, parmi une orchestration traditionnelle, on retrouve des thèmes jazzy, rythmé et cuivré. La même année, il compose la bande originale de Cheval de guerre (War Horse), du même réalisateur.
Comme ceux de beaucoup de grands compositeurs classiques, les thèmes de John Williams se caractérisent à la fois par leur évidence et par leur (apparente) simplicité. John Williams a toujours beaucoup aimé et pratiqué le jazz, et l'on retrouve le dynamisme propre à ce genre de musique dans nombre de ses partitions, y compris dans Star Wars.
Avec John Barry, Jerry Goldsmith, Ennio Morricone, ou encore Elmer Bernstein, il a grandement contribué à populariser l'usage de l'orchestre symphonique dans la musique de film ; ses œuvres en ont d'ailleurs fait un genre musical majeur.
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