King Vidor est un réalisateur américain, né le 8 février 1894 à Galveston (Texas) et mort le 1er novembre 1982 à Paso Robles (Californie).
King Vidor nait le 8 février 1894 à Galveston au Texas. En 1900, à l'âge de six ans, il survécut au grand Ouragan de Galveston qui frappa le Texas en faisant entre 6 000 et 12 000 morts.
En 1916, il épouse Florence Arto, qui deviendra une star sous son nom marital. Ensemble ils s'établissent à Hollywood. Selon le Dictionnaire du cinéma américain des Références Larousse, Vidor est figurant, assistant, comptable, régisseur, scénariste. David W. Griffith est son modèle. Dès 1920, il fonde son propre studio, Vidor Village, et dirige une série de films, presque tous avec Florence Vidor (qui a déjà travaillé avec Frank Lloyd et Cecil B. De Mille), jusqu'en 1923, date à laquelle le Vidor Village disparaît. Cependant, durant toute sa carrière, Vidor gardera une liberté rare à Hollywood. Florence Vidor, elle, part travailler avec Ernst Lubitsch et Malcolm St. Clair.
King Vidor dirige sa deuxième femme Eleanor Boardman dans la plupart de ses films muets suivants, dont Fraternité et Bardelys avec John Gilbert. Nigel Cawthorne a rapporté une anecdote selon laquelle Gilbert avait proposé un double mariage à Vidor et Boardman, lui-même voulant épouser Greta Garbo (et Garbo accepta). Vidor est par ailleurs le premier à avoir dirigé John Wayne : cascadeur et figurant, ce dernier apparaît à 19 ans dans Bardelys the Magnificent (1926). Invisible depuis 80 ans, le film a été (re)découvert courant 2007. Il a été diffusé pour la première fois sur France 3 courant 2008.
King Vidor est le cinéaste de fresques cinématographiques parmi les plus imposantes du xxe siècle. Sa vision ample et démiurgique du monde prend sa pleine mesure dans les films épiques dont il deviendra le spécialiste. Quelques exemples : La Grande Parade (1925) sur la Première Guerre mondiale, La Foule (1927) intimiste mais à la vision monumentale, Le Grand Passage (1940) sur les guerres indiennes, Une romance américaine (1944) épopée industrielle malheureusement amputée par les producteurs, Duel au soleil (1946), western de série B hypertrophié par D.O. Selznick et par la puissance visuelle de Vidor et enfin Salomon et la Reine de Saba (1958) ultime film du cinéaste et formidable péplum biblique.
D'une durée de 140 minutes, Une romance américaine, sa fresque sur l'industrie de l'acier (d'un budget record de trois millions de dollars) fut amputée de plus d'une demi-heure parce qu'il était urgent de multiplier les séances. Coupé sans l'aide du cinéaste, le film fut un immense échec et marqua la fin de la collaboration entre Vidor et la MGM. Lorsqu'il évoquera cet échec dans ses mémoires, Vidor semblera fortement marqué par cette expérience.
On note une adaptation dispendieuse et épique de Guerre et paix de Tolstoï en 1956, comptant dans sa distribution Henry Fonda, Audrey Hepburn et Anita Ekberg, et une version romancée de la vie de Frank Lloyd Wright avec Le Rebelle en 1949. Ce film lyrique et flamboyant, basé sur le roman à succès d'Ayn Rand, est considéré comme un des chefs d'œuvre du cinéaste et une des plus grandes performances de Gary Cooper. Selon Barthélémy Amengual, "plus soviétique que jamais par son amplification épique, cette geste évoque Dovjenko".
Bien qu'il ne soit pas crédité au générique (et que la scène faillit être coupée), il mit en scène un moment inoubliable de l'histoire du cinéma américain : la séquence où Judy Garland chante la chanson mythique Over The Rainbow dans Le Magicien d'Oz de Victor Fleming en 1939.
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