Lasse Hallström est né le 6 juin 1946 à Stockholm, en Suède. Il démarre sa carrière de l'image en réalisant de nombreux clips, les plus célèbres restant évidemment ceux pour Abba, notamment "Dancing Queen" et "S.O.S.", sommets inégalés du kitsch à paillettes. Après un téléfilm et son premier film pour le cinéma, En kille och en tjej, l'histoire d'amour rocambolesque entre un journaliste hypocondriaque et une jeune femme, Hallström aura le privilège de suivre le susnommé groupe kitsch à paillettes dans leur tournée mondiale, et d'en tirer le matériau pour un documentaire romancé, Abba, le film, qui lui permet de se faire un nom. Néanmoins, il faudra attendre plusieurs années, pendant lesquelles il tourne des téléfilms et une suite à En kille och en tjej, pour que Lasse Hallström connaisse son premier vrai succès critique avec Ma vie de chien, la chronique tendre et douloureuse de deux frères qui vivent auprès d'une mère tuberculeuse, dans les années 50. Le film, sur un scénario signée lui-même (notons que ce sera son dernier) est salué dans le monde entier pour sa chaleur humaine et la richesse de ses émotions. Il est par ailleurs cité deux fois aux Oscars, ceux du Meilleur réalisateur et du Meilleur film. En dépit des sirènes hollywoodiennes qui retentissent alors à ses oreilles, Hallström ne se laisse pas aveugler et continue son chemin suédois, avec Alla vi barn i Bullerbyn et sa suite, Mer om oss barn i Bullerbyn, deux sympathiques histoires de mômes, d'après les romans de l'auteur de "Fifi brindacier". Mais au début des années 90, fini de rigoler : Lasse Hallström plie bagages direction Hollywood, et tourne, pour un premier essai, la comédie grinçante Ce cher intrus, une histoire d'amour entre un riche excentrique (joué par Richard Dreyfuss) et une jeune veuve (Holly Hunter). Chou blanc, ou presque. C'est donc avec son film suivant, Gilbert Grape, que le réalisateur suédois conquiert les cœurs. A nouveau ancré dans la chronique adolescente, son film raconte la morne existence d'un jeune homme perdu dans un trou perdu de la campagne américaine, qui ne rêve que d'une chose : suivre la belle étrangère qui vient de débarquer en ville. Johnny Depp et Leo DiCaprio formaient la drôle de fratrie au cœur de ce film qui cartonnera un peu partout dans le monde. Ce qui ne sera pas le cas d'Amour et mensonges, en dépit de la caution Julia Roberts, un peu perdue dans la saga croisée d'une tumultueuse famille du Sud des Etats-Unis. Trois ans de silence se conclueront avec l'adaptation un peu molle du roman de John Irving "L'œuvre de Dieu la part du Diable", avec Tobey Maguire et Charlize Theron dans les rôles principaux. Néanmoins, le film est un succès, et redonne des ailes à Lasse Hallström, qui embraye illico sur Le chocolat (dans lequel il fait tourner sa Lena Olin, laquelle n'est autre que sa femme), une romance sucrée sur fond de France de carte postale des années 50 et où une belle et énigmatique chocolatière (Juliette Binoche) fait chavirer cœurs et palais. Changement de décor pour le drame sentimental Terre-Neuve, tourné au Canada et dans lequel Kevin spacey incarne un journaliste de retour à sa ville natale. Encore une chronique mélancolique dont Lasse Hallström semble avoir le secret...
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