Né en 1961, Laurent Cantet fait ses classes à l'IDHEC entre 1983 et 1986. il se lance ensuite dans la réalisation de courts métrages dont Tous à la manif en 1993, récompensé par le Prix Spécial du Jury au Festival de Pantin, ainsi que du Grand Prix du Festival de Belfort et du Prix Jean Vigo. En 1994, il est l'assistant-réalisateur de Marcel Ophuls pour Veillées d'armes, documentaire sur la guerre réalisé lors de deux voyages à Sarajevo en 1993. L'année suivante, il réalise son second court, Jeux de plage, qui remporte le Prix Special du Jury au Festival de Belfort et voit pour la première fois apparaître à l'écran le comédien Jalil Lespert, qui collaborera fidèlement par la suite au travail de Laurent Cantet. Cantet réalise pour Arte "Les Sanguinaires", téléfilm avec (encore) Jalil Lespert et Frédéric Pierrot, où un groupe de jeunes adultes se retire sur un île pour échapper à la folie parisienne accompagnant le passage à l'an 2000, situation prétexte à un huis-clos qui verra les rapports entre les protagonistes se désagréger violemment. Autre expérience : il devient en 1998 chef-opérateur sur le moyen métrage de Vincent Dietschy Cette nuit, avant de se lancer dans l'écriture de son premier long pour le cinéma, Ressources humaines, film, comme son nom l'indique, profondément ancré dans le réalisme social contemporain, dans lequel Franck, le personnage qu'incarne (toujours lui !) Jalil Lespert, étudiant à Paris, effectue un stage dans l'usine où travaille son père depuis trente ans, et participe malgré lui à un plan de restructuration prévoyant le licenciement de plusieurs employés, dont justement son père. Carton plein, le film bouleverse et récolte une ribambelle de prix dont le César de la Meilleure première œuvre et celui du Meilleur espoir masculin attribué à Jalil Lespert. Dans la foulée, Laurent Cantet s'attelle à son second long, dont le titre, L'emploi du temps, nous replonge assurément dans une intrigue ayant de nouveau un rapport avec le “monde du travail”. Inspiré de l'affaire Romand, un homme (Aurélien Recoing) s'enferme dans le mensonge d'un emploi “fictif”, faisant croire à son entourage qu'il passe la semaine dans un bureau à Genève.
|