Né en 1948, Laurent Heynemann est dans un premier temps assistant de Bertrand Tavernier avant de passer à la réalisation en 1976. Son premier film, La question, aborde le sujet éminemment tabou de la torture pendant la Guerre d'Algérie. Le premier d'un nombre conséquent de sujets politiques et sociaux qu'il aimera à aborder pour en démonter les rouages sous-jacents. Ainsi le monde des courses hippiques dans Le mors aux dents, ou la collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale avec Stella, que certains considèrent comme le film le plus abouti du réalisateur. Il faut tuer Birgit Haas l'entraîne sur le versant du militantisme gauchiste dans l'Allemagne des années 70, mais pour une œuvre finalement plus lyrique que simplement percutante. Les mois d'avril sont meurtriers, en 1987, est un polar original avec Jean-Pierre Marielle dans le rôle d'un policier sur la piste du meurtrier de sa femme et de sa fille, et Faux et usage de faux, sor fond de milieu littéraire, s'inspirait de la mystification orchestrée par l'écrivain Emile Ajar/Romain Gary, avec Philippe Noiret dans le rôle principal. Entre-temps, il réalise de nombreux téléfilms (dès 1982), adaptant très régulièrement des romans policiers. Il va jusqu'à retranscrire (pour le cinéma) la verve d'un Frédéric Dard avec La vieille qui marchait dans la mer, dans lequel Jeanne Moreau tenait le rôle d'une vieille bourgeoise, aventurière fantasque, qui montait diverses escroqueries avec un jeune gigolo. Pendant les dix années qui vont suivre, Laurent Heynemann va uniquement se consacrer à la télévision, réalisant dix téléfilms, notamment pour les séries "Véga", "L'instit" ou encore "Deux flics". Il revient aujourd'hui au grand écran via Un aller simple, pour lequel il a adapté le roman de Didier van Cauwelaert du même titre.
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