Né à Bâle le 22 décembre 1900, Marc Allégret était bien, selon l'état civil, le fils du pasteur Elie Allégret. Sept ans plus tard, il deviendra aussi le frère aîné d'Yves, né en 1907. Par contre, il n'a jamais été, quoi que lui-même et la légende en aient dit, le neveu d'André Gide, même s'il en fut le secrétaire, l'inspirateur - le personnage d'Olivier, dans " Les Faux Monnayeurs ", c'est lui - et l'a accompagné au Congo, en 1925, d'où il rapporta son premier film. Avant d'être cinéaste et après des études de droit et de sciences politiques, M. Allégret avait été secrétaire général des Ballets de Paris. Si Voyage au Congo est le premier titre de sa filmographie, cette dernière ne retient pas quelques courts métrages, tels La meilleure bobonne (1931), Les 4 jambes (1931), J'ai quelque chose à vous dire (1930) ou encore Attaque nocturne (1931) qui méritent pourtant de figurer dans l'histoire du cinéma : ces œuvres modestes sont en effet celles qui ont permis à Fernandel de faire ses débuts à l'écran. Allégret, tout au long de sa carrière, sut ainsi donner leur véritable chance à de jeunes inconnus qui, grâce à ce découvreur de talents, devinrent ensuite célèbres : Simone Simon, Michèle Morgan, Gérard Philipe, Danièle Delorme et autres Brigitte Bardot ou Jean-Paul Belmondo. C'est dire si Entrée des artistes, son plus grand succès, demeure le film le plus significatif d'une œuvre dont on retiendra également Fanny, Lac des dames, Gribouille, Orage, Futures vedettes, en 1955, tenta en vain de retrouver le secret de la réussite d'entrées des artistes; il confirma par contre le déclin d'un cinéaste dont, après sa mort le 3 novembre 1973, on put écrire : "Il avait le sens, plus décoratif que créateur, de l'assemblage, de la présentation. S'il n'avait pas été cinéaste, il eut fait un bon couturier". (Claude de Beylie, Écran 73, N° 20).
|