Marcel Dalio, nom de scène de Marcel Benoît Blauschild, est un acteur français , né le 23 novembre 1899 dans le 5e arrondissement de Paris et mort entre le 15 novembre et le 18 novembre 1983 dans le 16e arrondissement de Paris.
Après un passage au Conservatoire d'art dramatique, il fait ses débuts dans les années 1920 au cabaret et dans les revues de music-hall, très en vogue à l'époque. Au début des années 1930, son personnage commence à intéresser le cinéma. Son visage expressif devient célèbre après qu'il apparaît dans de grands films comme Pépé le Moko (1936) de Julien Duvivier, et dans des chefs d’œuvre de Jean Renoir, La Grande Illusion (1937) et La Règle du jeu (1939). Il épouse en 1936 l'actrice d'origine roumaine Jany Holt dont il divorce en 1939.
Sa carrière française prometteuse est cependant interrompue lorsque l’Allemagne envahit la Pologne le 1er septembre 1939. D’origine juive, Marcel Dalio et sa seconde épouse (1939), l’actrice Madeleine Lebeau1, s’enfuient au Portugal. À Lisbonne, ils achètent deux visas pour le Chili à un fonctionnaire corrompu. Arrivés à Mexico, les visas se révèlent des faux grossiers qui ne font pas illusion. Marcel et Madeleine risquant la déportation, ils en appellent au droit d’asile politique. Le Canada leur délivre des visas temporaires et ils gagnent Montréal. Pendant ce temps, l’Allemagne a envahi la France et les occupants, découvrant des photos de Dalio, produisent une série d’affiches le désignant comme l’archétype du juif. Le film Entrée des artistes réalisé en 1938, ressort sur les écrans après qu'on a pris soin de retourner avec un acteur aryen toutes les scènes où Dalio apparaissait.
Bientôt, Dalio et Madeleine sont invités par des amis à Hollywood et tournent dans des films mineurs à l'exception du Casablanca (1942) de Michael Curtiz avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman. Marcel Dalio y joue Émile, un croupier, qui assoit sa notoriété américaine, et Madeleine Lebeau Yvonne, l’amoureuse abandonnée par Humphrey Bogart. Madeleine et Marcel divorcent l’année suivante1, Dalio se remarie en 1981 à Los Angeles avec Madeleine Prime.
Il tourne encore dans Le Port de l'angoisse (1944) d'Howard Hawks avant de rentrer en France à la Libération. Toute sa famille a disparu dans les camps nazis et on ne lui offre plus au cinéma, comme il le dira lui-même, que des rôles de « fou, de demi-fou, ou de quart de fou ». Ainsi, il est le maquereau de Dédée d'Anvers (1947) d'Yves Allégret ou bien un tueur fou, injuriant tout le monde, dans Les Amants de Vérone (1948) d'André Cayatte.
Hollywood cependant le rappelle régulièrement : on le voit dans La Veuve joyeuse de Curtis Bernhardt (1952), dans Les Neiges du Kilimandjaro d’Henry King (1952), ou Les hommes préfèrent les blondes d’Howard Hawks (1953). Il renoue avec la comédie dans Les Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury (1973), film dans lequel il interprète le rôle de Rabbi Jacob ou dans L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi (1976). Il obtiendra son dernier grand rôle au cinéma avec le réalisateur Paul Barge dans Le Paradis des riches en 1977.
Parallèlement, Marcel Dalio mène une riche carrière théâtrale, et interprète notamment Les Tricheurs de Steve Passeur, Les Temps difficiles d'Édouard Bourdet, Tartuffe de Molière, La Cerisaie d'Anton Tchekhov et Par-dessus bord de Michel Vinaver.
On le voit aussi à la télévision où il joue notamment dans Oliver Twist (1962) de Jean-Paul Carrère, dans Les Compagnons d'Eleusis (1974) de Claude Grinberg, et dans La Famille Cigale (1977) de Jean Pignol.
Il est retrouvé mort chez lui à Paris le 19 novembre 1983, la mort ayant sans doute eu lieu entre le 15 et le 18 novembre. Il est enterré au cimetière parisien de Bagneux 106e division.
Il a publié un livre de souvenirs recueillis par Jean-Pierre de Lucovich, Mes années folles, paru en 1976 aux éditions Jean-Claude Lattès et réédité en 1986 aux éditions Ramsay Poche Cinéma.
Jean Rochefort lui a consacré en 1974, un court-métrage T'es fou Marcel....
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