Marco Ferreri est un réalisateur, acteur et scénariste italien (11 mai 1928 à Milan - 9 mai 1997 à Paris).
Marco Ferreri est né à Milan le 11 mai 1928 dans une famille originaire de Pavie. Après des études de vétérinaire et après avoir tenté d’imposer une nouvelle approche du documentaire, il réalise des films publicitaires pour une société de liqueur, puis il devient producteur. Porté par l’effervescence culturelle de l’après-guerre en Italie, il vient s’installer à Rome et se lance dans la production d’une série de documentaires en demandant à divers cinéastes et scénaristes (dont Luchino Visconti, Vittorio De Sica, Federico Fellini, Alberto Moravia et Cesare Zavattini) de réaliser des films qui « éviteraient toute manipulation du spectateur ».
En 1951, il fonde avec Riccardo Ghione « Documento mensile », un éphémère ciné journal auquel collaborent quelques grands noms du cinéma et de la littérature. L’année suivante, il est directeur de production sur le film d’Alberto Lattuada « Le Manteau » (Il Cappotto, 1952) puis en 1953, il produit avec Zavattini et Ghione L'Amour à la ville (L’amore in città) un film-enquête réalisé sous forme de sketches. Il apparaît pour la première fois à l’écran dans l’épisode Les Italiens se retournent, réalisé par son ami Alberto Lattuada, dont il va être l’interprète cette même année pour La Pensionnaire (La spiaggia) où il est également directeur de production.
En 1954, il tient un rôle dans Femmes et Soldats (Donne e soldati) le film de Luigi Malerba et Antonio Marchi. En 1956, il se rend en Espagne où il vend des appareils de projection. Il fait la connaissance du romancier Rafael Azcona, jeune collaborateur au journal satirique La Codurniz. De leurs nombreuses affinités naît une étroite collaboration qui prélude aux débuts dans la mise en scène de Marco Ferreri. Celui-ci tourne trois films en Espagne avant de regagner son pays natal :
L'Appartement (El pisito), en 1958, une satire de la crise du logement tirée d’une nouvelle d’Azcona dont il a d’abord songé à proposer l’adaptation à Luis Berlanga ;
Les Enfants (Los chicos), en 1959, l’histoire douce amère de 4 jeunes gens qui attendent la fin de la semaine pour s’amuser un peu ;
La Petite Voiture (El cochecito), en 1960, un film savoureux dans lequel José Isbert incarne un vieillard qui va jusqu’à empoisonner sa famille pour obtenir la voiture d’infirme de ses rêves. Le film triomphe au Festival de Venise 1960, et obtient à Paris le grand prix de l’humour noir.
En 1961, en Italie, Ferreri retrouve Zavattini pour un nouveau film-enquête Les femmes accusent, en 9 épisodes. Il se charge de celui intitulé L'adultère.
En 1962, il collabore au scénario de Mafioso, qui est réalisé par Alberto Lattuada, puis tourne une satire de l’institution matrimoniale en Italie, Le Lit conjugal (Una storia moderna: l'ape regina) qui lui vaut ses premiers démêlés avec la censure et le place définitivement au rang des cinéastes iconoclastes. Il est acteur dans Sortilegio de Nando Bonomi, en 1970, et dans Ciao Gulliver de Carlo Tuzii.
Dans les années 1970, le goût du cinéaste pour les sujets sulfureux s'intensifie. Ses films analysent les névroses qu'engendrent la productivité industrielle et l’accumulation capitaliste dans la société moderne. Il fait d’Annie Girardot un animal de cirque, doté d’un impressionnant système pileux dans Le Mari de la femme à barbe (La donna scimmia). Il demande à Ugo Tognazzi d'incarner un professeur d’éducation sexuelle dans Controsesso. Il montre Marcello Mastroianni obsédé par le gonflage de ballons dans Break-up, érotisme et ballons rouges (L'uomo dei palloni) et il transforme Catherine Deneuve en femme-chienne dans Liza (La cagna). Le « trou des Halles » lui inspire un western-dérision Touche pas à la femme blanche ! rejouant la mort du général Custer. Dans La Grande Bouffe, il met en scène le suicide de quatre amis par hyperalimentation. La présentation du film fait scandale au Festival de Cannes de 1973. Après Rêve de singe (Ciao maschio) tourné à New York, il semble plus volontiers s'intéresser au monde de l’enfance, ultime espoir d’une société dont il ne cesse de filmer la décadence Pipicacadodo (Chiedo asilo).
Ferreri mettait tous ses espoirs dans la jeunesse, la seule capable, à ses yeux, de changer le monde moderne. Celui qui se désignait lui-même comme un cinéaste du mauvais goût fut l’un des poètes dérangeants de la folie contemporaine et de la modernité cinématographique. Il meurt d'une crise cardiaque à Paris, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le vendredi 9 mai 1997. Il est enterré le 13 mai à Rome, dans le grand cimetière communal. Il était âgé de 69 ans.
Ses films sur la décadence de la société, se terminent souvent par la fuite, l'automutilation ou la mort volontaire de leur personnage principal.
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