Actrice française, née Micheline Chassagne le 21 août 1922 à Paris. Attirée toute jeune par les studios et servie au départ par un tempérament vif, primesautier et décidé, ainsi que par une évidente photogénie, la jeune Micheline qu'on n'appelait pas encore Presle, passe rapidement par le purgatoire de la figuration et, choisie par Pabst pour son dernier film français JEUNES FILLES EN DÉTRESSE, elle y trouve à la fois un grand succès personnel et son pseudonyme Presle. Jusqu'à l'armistice, elle n'arrête plus de tourner et l'on constate dans PARADIS PERDU et dans LA COMÉDIE DU BONHEUR que son talent est des plus nuancés. Pendant l'occupation elle va des studios parisiens aux studios niçois : elle est l'aérienne dame blanche de LA NUIT FANTASTIQUE, la ravissante comédienne FÉLICIE NANTEUIL, et FALBALAS lui propose un rôle dramatique. Elle fait preuve au théâtre de la même spontanéité qu'à l'écran, que ce soit dans " Am Stram Gram " de Roussin ou dans " Colinette " d'Achard. Christian-Jaque la transforme en BOULE DE SUIF; Claude Autant-Lara la fait sacrer meilleure actrice française en 1947 pour son émouvante interprétation du DIABLE AU CORPS, et, les studios étrangers l'appellent. Elle ne résiste pas et va à Cinecitta et à Hollywood tourner des films quelconques, qui n'apportent rien à sa carrière, - même si Fritz Lang signe l'un d'eux - et la font un peu oublier en France. Elle est pourtant une éblouissante Pompadour dans SI VERSAILLES M'ÉTAIT CONTÉ. Micheline Presle joue de plus en plus souvent au théâtre, avec ce charme acidulé qui la caractérise, des comédies de boulevard signées Albert Husson ou Louis Verneuil, des vaudevilles endiablés de Feydeau. Elle interprète également, à la télévision, des séries qui obtiennent un vif succès, "Les Saintes chéries ", par exemple, où elle partage la vedette avec Daniel Gélin. Mais elle continue à tourner pour le cinéma, sous la direction des plus grands, les Losey, Demy ou de Broca mais aussi avec des jeunes, Pierre Lary, Jacques Davila ou Martine Lancelot; " J'ai tourné avec des cinéastes et dans des systèmes très différents les uns des autres. On m'a souvent collé une étiquette de Parisienne un peu fofolle et frivole. Je pense avoir prouvé que je pouvais m'aventurer ailleurs. "
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