Drôle de destin que celui de Patachou... Née le 10 juin 1918, dans le XIIe arrondissement de Paris, sous le patronyme d'Henriette Ragon, elle grandit dans la capitale et débute dans la vie active comme dactylo puis employée d'usine, marchande de chaussures et antiquaire avant de prendre, en 1948, la direction d'un cabaret-restaurant, à Montmartre, et de débuter dans le tour de chant. La célébrité ne se fait pas attendre et ce sont les journalistes parisiens qui la rebaptisent Patachou, du nom de son cabaret. Mais si elle chante, la jeune femme ne pense pas encore en faire carrière. Pourtant les premiers disques sont pressés, Patachou se produit sur la scène de l'ABC, puis à Bobino, puis en tournée en France... et dans le monde entier. Dès 1953, c'est le Palladium à Londres, le Waldorf Astoria et Carnegie Hall à New York, toutes les grandes villes des Etats-Unis où sa carrière s'étalera sur plus de vingt ans, sans oublier le Moyen-Orient, Hong Kong... Au début des années 70, elle parcourt le Japon, la Suède, où son registre parigot gouailleur fait encore et toujours merveille. Dès le début des années 50, le cinéma et le théâtre font appel à elle, notamment Renoir et Guitry. Mais c'est à partir des années 80 que Patachou se fait plus présente sur le grand et aussi le petit écran, avec, entre autres prestations très remarquées, sa terrifiante “matriarche” en fauteuil roulant dans la série "Orages d'été". Mère possessive du pauvre Jean Rochefort dans Cible émouvante, éditeur de Guillaume Depardieu dans Pola X, Patachou a également beaucoup œuvré au sein de la bande Guiguet/Vecchiali/Biette, tournant dans deux films de ce dernier (Chasse gardée, Le champignon des Carpathes) et jouant au théâtre sous la direction de Paul Vecchiali dans "Poussières", en 1989. Dans Drôle de Félix, elle est la grand-mère rêvée de Sami Bouajila.
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