Robert Mulligan (né le 23 août 1925 à New York, mort le 20 décembre 2008 à Lyme, Connecticut1) est un réalisateur américain de cinéma et de télévision.
Né dans le quartier du Bronx à New York, Mulligan étudia à la Fordham University avant de servir dans les Marines durant la Seconde Guerre mondiale. À la fin de la guerre, il obtint un poste au département éditorial du New York Times, poste qu'il abandonna pour poursuivre une carrière à la télévision.
Employé par la chaîne CBS, c'est au bas de l'échelle que Mulligan débuta sa carrière télévisuelle, comme coursier. Il gravit les échelons, apprenant le métier sur le tas, et finit, en 1948, par diriger plusieurs séries importantes. En 1959, il remporte un Emmy Award pour The Moon and Sixpence, un téléfilm qui marqua les débuts au petit écran de Sir Laurence Olivier.
En 1957, Robert Mulligan met en scène son premier long-métrage pour le cinéma, Prisonnier de la peur (Fear Strikes Out), adapté de l'histoire authentique d'un joueur de baseball atteint d'une grave maladie mentale. Cinq ans plus tard, il est unanimement salué par la critique, nommé à la fois pour l'Oscar du meilleur réalisateur et le Golden Globe du meilleur film dramatique pour Du silence et des ombres (To Kill a Mockingbird). Le film remporte trois Oscars, dont celui de l'acteur masculin décerné à Gregory Peck. Vu à travers le regard d'une petite fille, le film vaut autant comme dénonciation du racisme dans une Amérique encore entachée de ségrégationnisme que pour la manière dont le réalisateur dépeint l'innocence d'un enfant confronté à la dureté, voire à l'horreur du monde réel. En 1972, Un été 42 lui vaut une nouvelle nomination pour le Golden Globe du meilleur réalisateur.
Il tourne ensuite L'Autre, un thriller inquiétant sur le thème du dédoublement de personnalité, ayant pour personnage central un enfant.
Mulligan a souvent exploré, et en tout cas dans ses films les plus connus, les thèmes de l'enfance et de l'adolescence — dans Du silence et des ombres, Un été 42, L'Autre, Un été en Louisiane… — avec une approche sensible et nuancée. On assiste alors souvent à la confrontation de l'innocence avec la réalité (de l'amour, du désir, de la mort, de l'environnement social…) mais aussi de l'innocence avec la culpabilité.
Du silence et des ombres est considéré aux États-Unis (c'est beaucoup moins le cas ailleurs) comme un film phare, un symbole culturel, au même titre que peut l'être par exemple — mais avec des significations bien entendu très différentes — le roman de Salinger L'Attrape-cœurs.
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