Né le 21 avril 1951 dans un faubourg de Chicago, Robin Williams commence à s'intéresser au théâtre durant ses études secondaires. Après avoir étudié aux universités de Claremont et de Marin County, il entre, avec une bourse à la clé, à la Juilliard School de New York où il travaille pendant trois ans sous la tutelle de certains des meilleurs professeurs d'art dramatique américains, parmi lesquels John Houseman. Williams commence alors à se faire remarquer dans les cabarets de San Francisco, comme le Holy City Zoo et le Boardinghouse, puis se fixe en 1976 à Los Angeles, où il remporte ses premiers succès au Comedy Store et à l'Improvisation, deux autres fameux cabarets. La série "Laugh In" le consacre au début de 1977. Il participe alors en guest-star à "Happy Days", où il crée le personnage de Mork, un extraterrestre s'exprimant par borborygmes nonsensiques... Adopté par le public enfantin, il devient, en 1978, le héros de la série "Mork and Mindy". En 1980, Robin Williams débute à l'écran dans le rôle-titre de Popeye, sous la direction de Robert Altman. En 1982, il incarne Garp dans Le monde selon Garp, de George Roy Hill, puis tourne avec des réalisateurs cotés tels que Paul Mazursky, Terry Gilliam ou encore Barry Levinson. C'est d'ailleurs sous la direction de celui-ci que sa carrière finit enfin par exploser, à la fin des années 80, avec Good morning Vietnam, dans lequel il campe le disc-jockey hystérique et drôlissime Adrian Cronauer. Sa prestation en professeur mentor dans le vénéré Cercle des poètes disparus le consacre définitivement comme tête d'affiche, et qui plus est lui permet de prouver qu'il est aussi à l'aise dans la comédie que dans le drame. Il sera cité à l'Oscar pour ces deux films, et le sera une troisième fois encore pour sa prestation dans Fisher king, de Terry Gilliam. Doté d'un physique élastique et d'un visage joyeusement grimaçant, Robin Williams fait des merveilles dans le Hook de Spielberg, ou encore dans Toys, de Barry Levinson, où il erre dans un monde dans lequel les jouets sont à taille d'homme. Williams prête ensuite sa voix au génie d'Aladdin, le dessin animé de Walt Disney, et apparaît dans différentes productions, parfois uniquement en participation (Extravagances, Neuf mois aussi, L'agent secret, Hamlet...). L'homme qui tournait plus que son ombre, c'est lui : petit garçon à l'apparence adulte dans le naîf Jack, pourtant signé Coppola, doublure américaine de Michel Serrault dans un remake de La cage aux folles, The birdcage, génie chimiqe de Flubber, voyageur de l'au-delà dans Au-delà de nos rêves et en médecin-clown dans Docteur Patch, Robin Williams fait de la boulimie, sauve parfois le pire du naufrage par son énergie, mais l'épuisement guette. Dans cette perspective, le retrouver en acteur flou dans Harry dans tous ses états ne manque pas de sel, mais c'est surtout sa composition de psy paternaliste, tout d'émotion contenue, qui frappe dans Will Hunting et lui vaut en 1998 son premier Oscar (meilleur second rôle) et sa dixième nomination aux Golden Globe (dont cinq métamorphosées en trophée !). Après avoir persévéré dans l'oeuvre "de prestige" (Jakob le menteur) et de nouveau cédé à la guimauve grand public (L'homme bicentenaire) le comédien a freiné sur la manivelle, hormis une participation vocale pour son pote Spielberg (l'hologramme savant qui répond aux interrogations existentielles de Haley Joel Osment dans AI - Intelligence artificielle). Il opère un retour en force pour notre rentrée 2002, dans un registre de plus en plus intériorisé, qu'il soit coeur solitaire à tendance pyschotique, obsédé par les mielleux clichés de famille dans Photo obsession (trois prix à Deauville) ou serial-killer assumé et douceâtre dans Insomnia, deux rôles qui, outre le farcesque Death to Smoochy, toujours inédit, pourraient lui valoir les faveurs de l'Académie des Oscar pour 2003.
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