Saïd Taghmaoui, qui est né le 19 juillet 1973 à Villepinte, en banlieue parisienne, de parents d'origine marocaine, abandonne rapidement les études pour mieux s'adonner à son sport de prédilection, la boxe, devenant rapidement, un grand espoir junior. Alors qu'il a intégré l'école de théâtre de la Rue Blanche, il apparaît dans des courts métrages, notamment ceux d'Olivier Dahan (ainsi que son téléfilm "Frères"), et tient la vedette de Putain de porte !, un court réalisé par Jean-Claude Flamand, qui n'est autre que l'assistant de Mathieu Kassovitz. C'est avec ce dernier que Saïd écrit le scénario d'un film prenant pour cadre la banlieue, centré sur trois anti-héros pris au piège de leurs menues arnaques. Ce sera La haine, où le personnage de racaille joué par Saïd s'inspire plus ou moins de sa propre adolescence, et qui lui permet de décrocher une nomination au César du Meilleur jeune espoir masculin. Les problèmes d'intégration, Saïd les connaît d'autant mieux qu'il est issu d'une famille de dix enfants. Curieusement, Saïd Taghmaoui ne trouve pas par la suite de rôles marquants dans le cinéma hexagonal, devant se contenter d'une apparition sympathique dans le (très) léger Héroïnes. Il cherche avant tout à échapper à son image de rebelle tchatcheur, et comme le succès international de La haine lui ouvre les portes de l'étranger, il s'exile momentanément pour l'Italie, où il tourne deux films qui ne sortiront pas en France, I Giardini dell'Eden, sur la vie de Jésus, et Onorevoli Detenuti, un drame signé Giancarlo Planta. Saïd fait également ses premiers pas sur les planches dans "22-34", une pièce écrite et mise en scène par Xavier Durringer. Go for Gold !, coproduction européenne sur l'ascension sociale d'un jeune branché, ne fait aucune vague, au contraire de Marrakech express, où Saïd donne la réplique à une Kate Winslet fraîchement émoulue de l'expérience Titanic. Finalement, il est choisi par le réalisateur américain Jay O. Russell pour incarner un soldat irakien dans la farce militaire sur fond de Guerre du Golfe Les rois du désert. A ses côtés : le gratin de Hollywood dont George Clooney. Homo catho paralysé et fan de Johnny dans Nationale 7, prisonnier qui clame son innocence dans La taule, arriéré mental mentor des enfants de la rue dans le drame poétique Ali Zaoua prince de la rue, ou bien plus récemment créateur de jeux vidéo qui se fait voler sa dernière œuvre dans Gamer, Saïd Taghmaoui cherche constamment à surprendre via des compositions hétéroclites. Alors qu'il est aujourd'hui à l'affiche de Confessions d'un dragueur et qu'on le reverra sous peu dans la comédie anglaise Room to Rent (dans lequel il donne la réplique à Juliette Lewis) ainsi que dans la comédie trash Absolument fabuleux, Saïd sera aussi de la distribution quatre étoiles du Petit Poucet mise en scène par Olivier Dahan. Et la salve de films n'a pas fini de se tarir, puisqu'on annonce le comédien dans pas moins de trois autres films pour la fin de l'année, notamment Double Down, un polar signé Neil Jordan, actuellement en tournage sur la Côte d'Azur.
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