Né en 1953, Sam Karmann suit d'abord des études de médecine avant de se réorienter tout naturellement vers le théâtre. Il entre à l'école de la rue Blanche, dont il claque bientôt la porte parce qu'on lui refusait de préparer un spectacle avec un comédien qui ne faisait pas partie de l'école. Il rencontre alors le metteur en scène Jean-Pierre Bouvier, dont il sera de quasiment tous les spectacles (citons "Ruy Blas", "Don Juan", "Ceux qui font les clowns", "Lorenzaccio"). Très actif au théâtre pendant la fin des années 70 et le début des années 80 (il travaille notamment avec Robert Hossein ou Jean-Louis Barrault). Il débute au cinéma sous l'égide d'Alexandre Arcady, qui lui confie le rôle d'un méchant aux apparences doucereuses. Ancré dans le créneau “polar”, avec sa stature dégingandée, son regard sombre, il tient un petit rôle dans La balance, retrouve Arcady pour Le grand carnaval (un rôle en anglais), fait une apparition en gentil flic qui pleure dans Les voleurs de la nuit de Samuel Fuller. En 1983, il se révèle dans la comédie en incarnant un pied-noir séduit par Agnès Soral et Mireille Darc dansRéveillon chez Bob, puis tient son premier grand rôle dans le drame anti-raciste Train d'enfer, de Roger Hanin, où il incarne l'inspecteur Duval. C'est à l'aube des années 90 que le public commence à mettre enfin un nom sur un visage déjà connu. D'abord via la télévision, où il tient un rôle récurrent dans Navarro (Barrada, le mulet de Navarro), ensuite via le théâtre, où il partage la vedette avec Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui et zabou dans le très caustique Cuisine et dépendances. Il suivra d'ailleurs le casting de scène pour la transposition sur grand écran de ce qui fut un des plus grands succès théâtraux de 1992. Année faste pour karmann, qui réalise son premier court métrage, Omnibus, l'histoire d'un voyageur qui réalise que son train ne s'arrête plus à la station où il doit impérativement descendre, sous peine de perdre son emploi, donc sa dignité, donc sa femme, donc sa vie... Triomphe comique absolu, art du suspense maîtrisé et sublimation de la chute, Omnibus sera couronné comme peu de courts métrages l'auront jamais été : Palme d'or du court à Cannes et Oscar à Hollywood ! Quittant alors la série Navarro, Karmann prépare son premier long métrage, Volez volez, abandonné dix jours avant la fin du tournage pour cause de défection du producteur. Continuant à tourner sporadiquement pour le cinéma, il réalise plusieurs spots publicitaires (pour les Pages jaunes, notamment), avant de tourner – enfin – son premier long métrage, Kennedy & moi, pour lequel il retrouve son vieux complice Jean-Pierre Bacri.
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