Né à Reading, en Angleterre, le 1er août 1965, d'un père universitaire et d'une mère écrivain de livres pour enfants, Samuel Mendes parachève de brillantes études à l'université de Cambridge, puis intègre le Chichester Festival Theatre au sein duquel il dirige notamment Judi Dench dans "La cerisaie", qui lui vaut son premier prix. A partir de 1990, le jeune metteur en scène rallie la Royal Shakespeare Company où il monte de nombreuses pièces, parmi lesquelles "Richard III", "Troilus et Cressida" (avec Ralph Fiennes), et "La tempête". En 1992, Mendes est nommé directeur artistique du Donmar Warehouse de Londres, où il met en scène "Cabaret", "La ménagerie de verre" et "Company", tous trois récompensées par un Olivier Award, ainsi que "Glengarry Glen Ross", "Habeas Corpus", "The Front Page" et bien d'autres encore... Son "Othello" avec à nouveau Judi Dench tournera dans le monde entier et sera récompensé d'un nouvel Olivier Award de la mise en scène. En 1999, on lui propose une première réalisation au cinéma, étrangement, pour un premier film, un film hollywoodien avec un fort potentiel commercial... en dépit d'un scénario d'un cynisme et d'une noirceur extrêmes. Il s'agit bien sûr d'American beauty, énorme succès critique (cinq Oscars, dont celui du Meilleur réalisateur) et populaire (plus de cent trente millions de dollars de recettes au Etats-Unis), l'histoire d'un père de famille sur le retour de la quarantaine (magistralement sublimé par Kevin Spacey), qui tombe amoureux de l'amie de sa fille et remet en cause l'équilibre précaire de sa famille et de la petite communauté. Coup de bazooka en règle dans les valeurs bétonnées de l'Amérique profonde, American beauty s'inscrit aujourd'hui sans problème dans l'histoire du cinéma grâce à ses surprenantes qualités de mise en scène et d'interprétation. Evidemment, le tournant du deuxième film est toujours un peu dur à négocier, et c'est sur la confrontation père/fils, dans l'Amérique des années 30 qui sert de cadre à ces Sentiers de la perdition que Mendes a finalement porté son choix, aidé par Tom Hanks et un nouveau venu, le jeune Tyler Hoechlin. Entre-temps, Mendes a continué à œuvrer pour le théâtre : il a repris à Londres et Broadway "Cabaret", et monté "The Blue Room" de David Hare, avec Nicole Kidman, ainsi que "The Rise and Fall of Little Voice" avec Jane Horrocks, qui a d'ailleurs également été porté sur grand écran. Passionné de cricket depuis son adolescence (il a même été prof de ce sport un temps pendant ses études), il est aujourd'hui peu probable que Sam Mendes, par ailleurs fiancé avec Kate Winslet, ait le temps de s'y consacrer encore beaucoup !
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