C'est au Cours Florent que la Parisienne Sandrine Kiberlain, née le 25 février 1968, à Boulogne-Billancourt, de parents restaurateurs, fait ses toutes premières classes de comédienne, après avoir décroché son baccalauréat. Elle suit ensuite un stage avec Pierre Romans, puis intègre le Conservatoire National d'Art Dramatique de Paris en 1989, où elle étudie sous la direction de Catherine Hiégel et Daniel Mesguich. C'est aussi l'année de son premier rôle au cinéma (si l'on excepte une figuration dans Cours privé et une silhouette dans Cyrano de Bergerac). A sa sortie du Conservatoire, en 1992, les rôles commencent à s'enchaîner. A commencer par celui, principal, du court métrage de Sophie Fillières, Des filles et des chiens, primé dans de nombreux festivals, puis dans le moyen métrage Comment font les gens. Elle accède véritablement au long par le biais de la comédie, avec Sexes faibles !, aux côtés de Valérie Lemercier, qu'elle retrouvera quelques années plus tard pour Quadrille. Par la suite, les petits et moyens rôles s'enchaînent, généralement dans des premiers films de jeunes cinéastes, jusqu'à L'irrésolu, une comédie romantique où elle accède enfin à un rôle conséquent, l'une des trois filles (l'hystérique casse-pieds) courtisées par Vincent Lindon. Eric Rochant prend alors son personnage de grande emmerdeuse à rebours et en fait une ravissante call-girl de luxe dans Les patriotes, pour lequel elle est nommée au César du Meilleur espoir féminin. Enfin, en 1995, sort En avoir (ou pas), de Lætitia Masson, où la comédienne tient le rôle qui la révèle véritablement au grand public, celui d'une jeune ouvrière qui décide de tout quitter et de changer de vie. Sensible et touchante, Sandrine obtient pour ce rôle le César qui lui avait échappé deux ans plus tôt. On la revoit en épouse de Mathieu Kassovitz dans Un héros très discret et en celle de Fabrice Luchini dans Beaumarchais l'insolent. Retrouvailles à l'écran en 1997 avec Vincent Lindon pour l'orgasmique Septième ciel, qui fait beaucoup parler de lui, retrouvailles un peu plus tard avec son alter ego Lætitia Masson en 1998 pour A vendre, qui la montre, ectoplasme inaccessible, fuyant les hommes et son destin sur les routes de France (nomination au César de la Meilleure actrice à la clé) et reretrouvailles avec Luchini dans le littéraire et schizophrénique Rien sur Robert. Celle qui s'est également illustrée au théâtre dans "Le roman de Lulu", pour lequel elle a remporté le Molière de la révélation de l'année, a retrouvé (pour la dernière fois ?) sa réalisatrice fétiche Lætitia Masson, sur le rock'n rollesque Love me, qui boucle d'une certaine manière leur trilogie "femme en fuite". Elle a ensuite retrouvé Benoît Jacquot sur La fausse suivante, d'après Marivaux, rencontré Miou Miou sur Tout va bien, on s'en va et incarné le rôle titre de Betty Fisher et autres histoires, puzzle intriguant signé Claude Miller, où elle subit la mort de son enfant, “remplacé” par un autre kidnappé par sa déséquilibrée de mère. A l'affiche de C'est le bouquet !, l'actrice renoue avec un mode qui lui va bien : la légèreté.
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