Sophie Maupu est née le 17 novembre 1966 à Paris, au sein d'une famille nombreuse dont le père est chauffeur routier. Alors qu'elle n'a que 13 ans et qu'elle végète dans une agence de mannequins enfants, Claude Pinoteau la choisit dans la dernière ligne droite de son casting pour incarner Vic, jeune adolescente en proie aux premiers émois amoureux dans La boum. Pour l'occasion, la jeune actrice prend le nom d'une avenue de Paris qui mène directement à la place de l'Etoiel. Le succès immense du film à sa sortie rejaillit sur celle qui incarne désormais l'adolescente la plus célèbre de France, et dont la renommée s'étend rapidement jusqu'en Asie. Après avoir repris le rôle de Vic dans La boum 2, pour lequel elle reçoit le César du Meilleur espoir féminin, Sophie Marceau entame une carrière au cinéma de tout premier plan, puisque, alors qu'elle a tout juste 16 ans, elle joue déjà aux côtés de Catherine Deneuve et de Gérard Depardieu dans Fort Saganne, d'Alain Corneau. Elle retrouvera d'ailleurs Depardieu un peu plus tard pour Police, dans lequel elle interprète une jeune criminelle. En 1984, cherchant plus les rencontres cinématographiques intelligentes que le succès commercial à tout prix, l'actrice tourne son premier film avec Andrzej Zulawski, L'amour braque, une adaptation de "L'idiot" de Dostoievski, pour laquelle le réalisateur polonais ne reculera devant aucun excès. Elle retrouvera régulièrement Zulawski - qui partage aussi sa vie - au cinéma, d'abord en 1989 pour Mes nuits sont plus belles que vos jours, puis en 1991 avec La note bleue, l'évocation des amours de George Sand et de Frédéric Chopin. Entre-temps, on retrouve Sophie dans des films un peu plus légers (Joyeuses Pâques, L'étudiante - sorte de Boum 3 inavouée -, Pacific Palisades tourné aux Etats-Unis), avant de la voir revenir, plus mature, dans un vrai film d'action à l'ancienne, La fille de d'Artagnan, où elle manie l'épée et caracole sur son fidèle destrier comme personne. Star incontestée du cinéma français, sa renommée (et sa beauté, aussi) lui permettent d'entamer, au milieu des annnées 90, une carrière internationale avec le rôle féminin principal de Braveheart, de et avec Mel Gibson, puis en 1997, en tenant le rôle-titre d'Anna Karenine. Autant de personnages romanesques sublimés qui tranchent singulièrement avec la première partie de sa carrière. Dans la même lignée, on peut également signaler Firelight, signé du scénariste William Nicholson, où Sophie tient le rôle d'une jeune gouvernante qui accepte de porter l'enfant - puis de l'abandonner - d'un riche propriétaire terrien afin de rembourser la dette de son père. Rôle-titre du guilleret Marquise, où elle incarnait une actrice, muse de Racine sous le règne de Louis XIV, Sophie trouve une nouvelle reconnaissance mondiale en incarnant la terrible Elektra King, James Bond girl partagée entre le Bien et le Mal dans Le monde ne suffit pas. Elle retrouve ensuite Zulawski pour un dernier film avant rupture, qui la magnifie en reporter-photographe dans La fidélité, lointaine adaptation de "La princesse de Clèves", puis reprend le rôle de Juliette Gréco pour Belphégor, le fantôme du Louvre, qui mêle effets spéciaux, égyptologie et viste du Paris souterrain dans un bien étrange mic-mac. Parallèlement à toutes ses activités cinématographiques, Sophie Marceau a sorti un disque de chansons au milieu des années 80 ("Incertitudes"), écrit un livre ("La menteuse"), réalisé un court métrage (L'aube à l'envers) et monte régulièrement sur les planches depuis 1991, année où elle remporta le Molière du Meilleur espoir féminin pour son interprétation d'Eurydice dans la pièce homonyme de Jean Anouilh. Et l'on peut penser que c'est sa rupture avec Andrzej Zulawski qui lui a donné le terreau de son premier long métrage en tant que réalisatrice, Parlez-moi d'amour, qui raconte la tumulteuse rupture d'un homme et d'une femme, joués par Niels Arestrup et Judith Godrèche.
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