Theodoros (dit Theo) Angelopoulos est né à Athènes en 1935.
Décédé le 24 janvier 2012 à Pirée (Grèce) (Accident (renversé par un motard)).
Après avoir suivi des études de droit, il rentre à l'Idhec, à Paris, en 1962. De 1964 à 1967, il devient critique de cinéma au quotidien grec "Allagi". En 1965, il entreprend un long métrage avec le groupe pop Formix Story, mais le film, qui porte le même titre que le nom du groupe, restera inachevé. En 1970, Angelopoulos, qui a alors réalisé un court métrage documentaire, L'émission, en 1968, réussit à faire financer son premier long. La reconstitution, l'histoire d'un émigré grec qui, à son retour d'Allemagne, est assassiné par sa femme et l'amant de celle-ci, remportera le Grand Prix au Festival de Salonique. D'emblée, le style Angelopoulos frappe les esprits : lenteur des plans, soin du cadrage, et surtout utilisation en italiques de l'histoire ancienne de la Grèce.
En italiques, car ses trois films suivants (Jours de 36, Le voyage des comédiens et Les chasseurs) apparaissent comme une vaste trilogie sur l'histoire de la Grèce contemporaine. Angelopoulos fouille la mémoire collective essayant toujours d'en extraire une leçon politique et sociale, mais d'une manière stylisée, poétique, ample, sans sombrer dans la démagogie. Ses films, d'une durée supérieure à la moyenne (deux, trois, voire quatre heures pour Le voyage des comédiens), s'adressent à un public qui n'a pas peur d'un certain hermétisme, hermétisme sous lequel pointe heureusement des fulgurances visuelles d'une grande beauté. Suivent Alexandre le Grand, fable moraliste sur le bandit justicier qui deviendra un tyran mégalomane, Le voyage à Cythère, où le cinéaste s'interroge sur les rapports du temps, de l'histoire et de la mémoire à travers l'histoire d'un vieux combattant communiste. En 1986, L'apiculteur, avec Marcello Mastroianni, entame une série de films plus réalistes et intimistes, donc accessibles à un plus large public, qui continue avec le voyage initiatique de deux enfants dans Voyage dans le brouillard.
En 1991, Le pas suspendu de la cigogne réunit Mastroianni et Jeanne Moreau, et en 1995, Le regard d'Ulysse, qui récolte le Grand Prix du Jury à Cannes, met en scène Harvey Keitel dans le rôle d'un cinéaste américain qui tente de retrouver le premier film grec, tourné à l'aube du siècle par les frères Manakias. Poursuivant son ascension vers les sommets des festivals internationaux, Angelopoulos décroche avec L'éternité et un jour la Palme d'or au Festival de Cannes 1998.
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