Né à Boulogne-Billancourt le 24 novembre 1952, Thierry Lhermitte se découvre des affinités avec le théâtre en fréquentant sa bande de joyeux drilles du lycée Pasteur de Neuilly. Parmi ceux-ci, certains Michel Blanc, Gérard Jugnot et Christian Clavier. Pour faire plaisir aux parents, Thierry poursuit des études d'économie, mais suit aussi des cours d'art dramatique qui vont le mener, dès sa création, au Théâtre du Splendid, où il retrouve ses amis d'adolescence qu'il n'a d'ailleurs jamais vraiment quittés. Pendant sept ans, toute la troupe écrit, monte et joue des spectacles de café-théâtre qui vont en faire rapidement des gloires montantes de la scène “off” parisienne. On les voit dans "Ma tête est malade", "Le pot de terre contre le pot de vin", "Je vais craquer", etc.. Pendant ce temps, Thierry Lhermitte, comme ses petits camarades, trouve quelques rôles au cinéma, généralement très secondaires comme dans Les valseuses ou Que la fête commence, réalisés par Blier et Tavernier, alors inconditionnels du Splendid. Le succès de la petite structure théâtrale ne tarde pas à trouver un écho auprès des producteurs de cinéma, qui proposent à la troupe de transposer leur pièce "Amour, coquillages et crustacés" sur grand écran, sous le titre Les bronzés. Lhermitte y reprend son personnage de Popeye, dragueur impénitent qui s'amuse à compter en kilos les filles avec lesquelles il a couché pendant l'été. Le succès du film est fulgurant, Thierry Lhermitte d'emblée catalogué dans le registre “beau gosse”, haute stature, voix de velours et regard bleu acier aidant. La troupe continue de se suivre dans diverses comédies plus ou moins réussies, notamment Clara et les chics types (pour lequel il reçoit le premier prix Jean-Gabin), autour des déboires d'un orchestre itinérant, et Les hommes préfèrent les grosses, satire impitoyable sur les canons de beauté inaccessibles. Mais c'est avec Le père Noël est une ordure que Lhermitte et les autres atteignent leur apex comique... entonnant, du même coup (si on passe – on ne le fait pas – sur Papy fait de la résistance) leur chant du cygne. Dans Le père Noël..., Thierry Lhermitte est Pierre Mortez, employé de SOS Détresse Amitié sexuellement frustré et qui fantasme en secret sur sa collègue Thérèse. A partir du début des années 80, Thierry Lhermitte, physiquement en phase avec les critères de l'époque, varie les plaisirs en changeant de registre. Il donne dans le polar (Légitime violence, Un été d'enfer, L'indic), mais son domaine de prédilection reste avant tout la comédie. Il retrouve Coluche, avec lequel il avait joué "Ginette Lacaze 1960" au café-théâtre, pour La femme de mon pote, et Charles Némès, dont il avait été du premier film (Les héros n'ont pas froid aux oreilles en 1983) pour La fiancée qui venait du froid. Il est un banquier ultra-chic dans le film américain French lover, de Richard Marquand, un policier dans La smala, un play-boy qui séduit une princesse de pacotille dans Le mariage du siècle, et décroche avec le personnage de François, flic incorruptible – pour très peu de temps – dans Les ripoux, la clé d'un très grand succès commercial, transformant l'essai populaire trois ans plus tard avec une suite, Ripoux contre ripoux, à nouveau signée Claude Zidi. Entre-temps, la pièce dont il était co-auteur, "Nuit d'ivresse", est adaptée à l'écran, avec lui-même dans le rôle d'une personnalité de la télévision, et puis il est un odieux aveugle dans Fucking Fernand, un homosexuel heureux dans La fète des pères, un ministre ignoble dans Promotion canapé, et il tient le rôle-titre des Secrets professionnels du docteur Apfelglück. Un film important dans la carrière de Thierry Lhermitte puisque, s'il signe l'un des sketches qui composent le film, il en assure aussi la production, activité qu'il va énormément développer dans les années 90. En attendant, il partage avec Bud Spencer la vedette d'une invraisemblable série Z comique, Ange ou démon, puis est traqué par Nadia Farès dans Elles n'oublient jamais, est un sévère lieutenant français dans L'honneur de la tribu (tourné en Algérie), l'avocat d'une petite fille qui accuse son père d'inceste dans L'ombre du doute, puis écope de la garde d'un enfant turbulent et amazonien dans Un Indien dans la ville. Réalisé par son vieil ami Hervé Palud, ce dernier film, qui triomphe en France à l'hiver 1994, est une production Ice3, soit la propre maison de production du comédien, ce qui lui permet de faire fructifier son capital et de continuer à produire des films. Lhermitte monte parallèlement France Cinéma Interactif, qui édite des CD-Rom relatifs au 7e Art, mais continue aussi de tourner beaucoup, même si ses rôles sont plus des apparitions (dix secondes à l'écran en médecin barbu et trucidé dans Le loup-garou de Paris) ou des seconds rôles (Louis XIV dans Marquise, un député dans Traffic d'influence, un recteur dans Le prof) que de véritables prestations d'envergure. Néanmoins, dans le rôle du très puant Pierre Brochant dans Le dîner de cons puis en obèse (!) ami du héros dans Deuxième vie, il continue à être très drôle, mais d'une drôlerie souvent emprunte de cynisme, d'une certaine noirceur. En cavale dans les îles polynésiennes dans Le prince du Pacifique (qu'il a co-écrit et produit au sein de Ice3), on a pu le voir également dans Bon plan, dans le rôle d'une gloire fanée du disco retranchée dans une île grecque. Encore une production Lhermitte à ajouter à une liste qui commence à être conséquente. On revoit ensuite les yeux les plus bleus de France en amoureux d'une donzelle de vingt ans sa cadette (Claire Keim) dans Le roman de Lulu, avant d'achever la comédie de Francis Veber, Le placard où il est un cadre grisonnant qui mène Gérard Depardieu en bateau. Après une apparition dans La bande du Drugstore de François Armanet (sur les minets de la fin des années 60), et un passage discret chez Lelouch (And now... Ladies and Gentlemen), l'acteur plonge dans les méandres d'Une affaire privée de Guillaume Nicloux, privé enquêtant à la recherche d'une jeune femme. Un contre-emploi tel que Thierry Lhermitte a rarement eu le loisir d’en incarner. Il revient ensuite avec le plus classique Effroyables jardins, en assureur gentiment véreux qui se remémore ses souvenirs de guerre, et son actualité vrombit de mille films, puisque outre son rôle de politicien Casanova (il y conte fleurette à Kate Hudson) dans le très bourgeois Le divorce, on le revoit dans Cette femme-là, où Guillaume Nicloux lui fait un clin d’œil en lui faisant réincarner, le temps d’une scène, le personnage de Manéri, celui-là même d’Une affaire privée, mais cette fois plâtré jusqu’au cou. Suivront très bientôt les retrouvailles avec le flic corrompu que l'on connaît dans Ripoux 3, toujours réalisé par Claude Zidi, le drame de Giacomo Battiato, Entrusted et la comédie Qui perd gagne, de Laurent Bénégui avec Elsa Zylberstein. Mais en attendant on retrouve aujourd’hui l’acteur dans le rôle d’un père meurtri par son nouveau-né qui n’est autre que la réincarnation de son pire ennemi (ça à l’air confus mais ça ne l’est pas tant que ça !) dans Mauvais esprit de Patrick Alessandrin. Thierry Lhermitte, les vacances, connaît pas...
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