C'est en Allemagne de l'Est qu'est né Thomas Kretschmann, le 8 septembre 1962. Dès l'enfance, le jeune garçon fait montre de qualités sportives très impressionnantes, qui le mènent à devenir nageur professionnel, allant jusqu'à participer aux Jeux Olympiques de 1980. Mais pour le jeune homme, cette page est déjà tournée. A 18 ans, Thomas quitte son pays en fuyant à pied, traversant au total quatre frontières pour arriver finalement en Allemagne de l'Ouest où il nourrit d'autres ambitions. Après trois ans de cours d'art dramatique et de petits métiers, Kretschmann, reconverti en jeune premier, entre au sein de la troupe du Schilletheater, l'une des plus prestigieuses compagnies allemandes, et se produit dans plusieurs pièces. En 1989, il décroche un de ses premiers rôles à la télévision dans "Der Mitwisser", ce qui lui vaut le Prix Max Ophüls du Meilleur jeune acteur. Mais c'est le rôle du lieutenant Hans von Witzland, dans Stalingrad, qui ouvre les portes du cinéma international au jeune acteur d'une blondeur toute germanique. A propos de ce même film, le magazine américain "Variety" ira jusqu'à dire de lui qu'il est le Tom Cruise allemand... En France, on le découvre en Nançay dans La reine Margot, et il tient un petit rôle dans Ainsi soient-elles, drame sentimental avec Vincent Cassel. On le voit aussi dans de nombreux films italiens, notamment Mon capitaine !, drame sur fond de viol dans une caserne avec également Jean-Marc Barr, mais les cinéphiles connaissent tout particulièrement Thomas Kretschmann pour son rôle de serial-killer ultra-violent dans La sindrome di Stendhal, film de Dario Argento sorti en France uniquement en vidéo. Depuis, on a pu le revoir en guerrier viking dans Prince Valiant, très kitsch adaptation de la bande dessinée de Harold Foster, ainsi que dans le thriller sous-marin U-571, dans le rôle d'un capitaine de la marine allemande... Très connu en Italie et en Allemagne, où il a tourné pas moins d'une vingtaine de téléfilms, le comédien va-t-il voir s'ouvrir une véritable carrière d'acteur digne de ce nom grâce à son personnage d'officier allemand dans Le pianiste ? Bien que très court, ce rôle semble en tout état de cause avoir marqué le public cannois... Vivant désormais à Los Angeles, on attend en tout cas Thomas Kretschmann dans pas moins de quatre films, dont le moins attendu n'est certainement pas La femme piège, qu'Enki Bilal est en train de fignoler d'après sa propre bande dessinée...
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