Né le 14 mars 1941 à Emden, en Allemagne, Wolfgang Petersen intègre rapidement l'Ernst Deutsch Theater de Hamburg, où il étudie l'art dramatique et la comédie. C'est dans cet établissement, et dès l'âge de 21 ans, qu'il va mettre en scène pour la première fois. Séduit par ce métier, il décide d'avorter dans l'œuf sa carrière d'acteur pour se consacrer à la réalisation et à la mise en scène. C'est fort logiquement qu'on le retrouve au Berlin Film and Television Academy, où il suit pendant quatre ans des études de cinéma. C'est en 1970, à l'occasion de son premier long métrage ("I Will Kill You, Wolf") destiné à la télévision, qu'il mettra en application les enseignements reçus à l'Academy. Suivront six téléfilms de la série "Tatort", puis "Smog", qui lui vaudra le Silver Prix Futura de Berlin, et L'échiquier de la passion, pour lequel il sera récompensé au Festival du Film de Paris. En 1981, il réalise Le bateau, son septième film destiné au cinéma, épopée suffocante et magistrale qui maintient le spectateur en apnée à bord d'un sous-marin. Le succès est fulgurant et on retrouve Petersen nominé dans six catégories aux Oscars. Le bateau établit même le record de recettes pour un film de langue étrangère aux Etats-Unis. Un record qui resta longtemps inviolé. Attiré par cette potentielle poule aux œufs d'or, les majors américaines contactent Wolfgang Petersen, qui se voit offrir des ponts d'or pour tourner aux Etats-Unis. Petersen rejoint donc Hollywood, et y tourne L'histoire sans fin, un film pour enfants qui sortira sur les écrans en 1984. Suit, toujours dans la veine fantastique, Enemy, avec Dennis Quaid et Louis Gossett Jr., où un terrien apprend à cohabiter avec un extraterrestre sur la planète duquel il s'est crashé. La fable, peut-être trop utopiste, laisse cette fois le public de marbre. Histoire de se racheter une notoriété vacillante, le cinéaste table sur le thriller et réussit avec Troubles un bel hommage à Hitchcock, même encombré d'invraisemblables rebondissements. C'est véritablement avec Dans la ligne de mire que Wolgang Petersen regagne ses galons de réalisateur à la fois efficace et ancré dans une tradition de cinéma à l'élégance classique. C'est aussi l'un des meilleurs rôles de Clint Eastwood, épatant en garde du corps sur la touche. Sur un sujet catastrophe (la propagation d'un virus foudroyant) Alerte ! tire aussi son épingle du jeu, contrairement au spectaculaire mais idiot Air Force One, où Monsieur le Président Harrison Ford joue les James Bond en se délestant de vilains terroristes en plein vol. Retour à la mer agitée avec En pleine tempête, où le métier de Wolgang Petersen fait merveille : direction d'acteurs béton (dont George Clooney dans un rôle antipathique) sens de l'épique et du mélo, au service d'une histoire vraie. C'est dire l'attente suscitée par Troie...
|