Né le 5 mai 1949, Étienne Chicot a grandi en Afrique, où il rêve de couler ses vieux jours. Très jeune, il prouve qu’il possède plusieurs cordes à son arc. « Je ne pense pas être le plus mauvais des acteurs, le plus ringard des musiciens, ni le pire des réalisateurs de documentaires. Je suis sur cette planète pour faire plaisir aux autres, mais aussi me faire plaisir. » (in “La Liberté de l’Est” en 1998). Spécialiste des emplois ambigus, des êtres mal dans leur peau, sujets aux sautes d’humeur ou à d’éventuelles crises d’hystérie, Étienne Chicot oscille entre les multiples silhouettes de second plan et de plus rares mais inoubliables rôles de premier plan. L’auto-stoppeur abonné au sur-place du PLEIN DE SUPER constitue sa première rencontre avec un auteur. Il est vrai qu’Alain Cavalier l’a associé à l’écriture du scénario et qu’il lui a demandé de composer la musique du film. Le guitariste velléitaire d’HÔTEL DES AMÉRIQUES, l’éditeur de disques de MORT UN DIMANCHE DE PLUIE, l’agent des rockers de DÉSORDRE, l’animateur radio de FRÉQUENCE MEURTRE sont autant de créatures du show-business que lui seul pouvait illuminer de sa grâce et de sa connaissance du milieu. Plus récemment, il fut un quadragénaire hanté par le démon de midi dans 36 FILLETTE, un médecin pris dans la tourmente du début de la guerre d’Algérie dans LE VENT DE LA TOUSSAINT, et un singulier coopérant dans APRÈS LA PLUIE. Après avoir abordé la télévision en 1978 avec la célèbre série “Médecins de Nuit” puis continué avec “L’Été 36”, adaptation en 1987 du roman de Bertrand Poirot-Delpech par Yves Robert, Étienne Chicot y est devenu très actif dans la décennie 90. Dans “Le Secret de Julia” signé Philomène Esposito, il campe l’amant mystérieux de Chantal Lauby (1996) ; il devient un individu saisi par la bonne fortune dans “Un Homme” de Robert Mazoyer face à Catherine Frot (1997), et un agriculteur déphasé dans “Une Semaine au salon”, une dramatique de Dominique Baron dont il partage la vedette avec Élisabeth Margoni (1997). En 1988, on trouvait cet éloge d’Étienne Chicot par Hervé Le Roux dans “Les Cahiers du Cinéma” : « On connaissait un bon second rôle speed, on découvre – avec 36 FILLETTE – un grand premier rôle cool. »
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